Le
prix du p�trole. Et si le Proche-Orient explosait ?
J�aimerai commencer par pr�ciser
qu�il s�agit encore d�une hypoth�se.
Si, et c�est peu probable, la
capacit� du gouvernement Syrien � l�cher des gaz neurotoxiques sur sa
population venait � �tre limit�e par des raids a�riens, des roquettes et de
l�artillerie lourde, et que cette intervention n�avait aucune cons�quence sur
la guerre religieuse dans la r�gion, alors je doute fort qu�elle puisse voir
ses ondes de choc se r�percuter au travers du Proche-Orient.
Une intervention de l�Occident
limiterait les capacit�s militaires du gouvernement, et donc le champ de
conflit entre les rebelles Sunnites contre le gouvernement Shi�ite, ce qui ne
ferait qu�accro�tre la f�rocit� et le caract�re sectaire de la guerre.
Viendra un moment o� (� la mani�re du coup de feu qui a pr�cipit� la premi�re
guerre mondiale) cette f�rocit� sectaire infectera d�autres nations et
apportera d�autres tactiques destructrices � l��chelle r�gionale.
Voici les questions qui
doivent �tre pos�es :
-
Les
Shi�ites se tourneraient-ils contre les puits p�troliers de leur propre
r�gion, comme l�ont fait l�Arabie Saoudite et d�autres �tats du Golfe
Persique, pour en affecter la production ? Voil� qui suffirait � faire
passer le prix du p�trole � plus de 150 dollars le baril, puisque les
r�serves s�en trouveraient vuln�rables et la production �ventuellement
interrompue. Le temps qui a �t� n�cessaire � la r�paration des puits
p�troliers du Kowe�t nous offre une perspective des cons�quences que cela
pourrait avoir. Mais cela ne chasserait pas les Shi�ites de la r�gion. Le
r�sultat en serait que les troupes Saoudiennes et peut-�tre Am�ricaines
devraient �tre rapidement d�ploy�es sur le terrain.
-
�L�Iran se verrait-il encourag� � interf�rer
avec le p�trole passant par le d�troit d�Hormuz ? Cela semble peu
probable, puisqu�il s�agit de la jugulaire p�troli�re du Proche-Orient, et
que les Am�ricains ont d�j� mobilis� des hommes sur place pour s�assurer � ce
que cela ne se produise pas. Il n�en est pas moins qu�une menace de ce type
suffirait � pousser les nations du monde � accumuler des r�serves de p�trole,
en portant le prix toujours plus haut.
-
�En raison des risques actuels, les march�s
financiers maintiendraient-ils le prix du p�trole � un niveau tr�s �lev�
jusqu�� la fin du conflit ? L�impact sur la croissance �conomique et
l�inflation d�un prix du baril de plus de 150 dollars affecterait toute la
plan�te. Voil� qui suffirait � transformer tous les march�s financiers sans
exception.
En plus de cela, presque tout
le monde se trouverait �motionnellement impliqu� dans le conflit. Cela
conduirait � un approfondissement du conflit qui placerait l�Islam face au
commerce et � la sph�re politique.
Peut-�tre les Nations-Unies se
verront-elles accorder plus de pouvoir de gestion des �v�nements ?
Le r�le de l�or en p�riode
de conflit
Obtenir du p�trole et payer
ses importations
Passons maintenant de la
r�action des individus � un prix du baril de 150 � 200 dollars � celle du gouvernement,
qui doit pouvoir obtenir et payer pour le p�trole dont il a besoin.
Avec de tels prix, les
r�serves de devises �trang�res gr�ce auxquelles le p�trole est import�
diminueraient rapidement. En cons�quence, les nations importatrices
souffriraient d�importants d�ficits commerciaux, et il deviendrait vite
n�cessaire de voir le prix du p�trole retourner autour de 100 dollars, sans
quoi l��conomie globale se d�roberait.
La Chine, avec ses 3,5
trillions de dollars de r�serves, serait mieux lotie que toutes les autres
nations du monde � l�exception des Etats-Unis (qui pourront toujours imprimer
des dollars). Pour eux, le probl�me ne serait que de r�duire les quantit�s de
p�trole dont ils ont besoin. L�augmentation des r�serves locales par la
�fracturation� ne pourrait que leur b�n�ficier.
Mettre de c�t� des r�serves de
p�trole suffisantes pour alimenter les autres pays deviendrait vite un cauchemar,
et donnerait lieu � un rationnement de certaines nations, ce qui ne ferait
qu�augmenter leurs d�ficits commerciaux.
En cons�quence, les taux de
change se trouveraient d�grad�s face au dollar, qui demeurerait certainement
la devise dominante du commerce p�trolier (bien que la Russie et les nations
domin�es par les Shi�ites ne l�utiliseraient pas).
Tout le monde se trouverait d�une
mani�re ou d�une autre impliqu� dans le conflit.
Si un tel sc�nario venait � se
d�velopper, alors la cr�dibilit� d�une majorit� de devises serait mise en
danger. Un tel sc�nario devrait �tre qualifi� d�extr�me, et pourrait voir
l�or redevenir une monnaie.
Alors que le carry trade des banques du monde d�velopp� �taient investis sur
le monde en d�veloppement, ces nations se sont construit des r�serves gr�ce �
des capitaux f�briles, et � mesure que ces investissements disparaissent, les
taux d�int�r�ts diminuent, ce qui augmente la comp�titivit� internationale et
pr�pare le terrain pour de nouvelles crises de devises. Les nations en
d�veloppement ne se sont pas d�barrass�es de leurs r�serves. Mais dans le
futur, elles auront besoin de les augmenter pour pouvoir faire face � la
crise sur le long terme.
Sous de telles conditions,
leurs r�serves ne tarderont pas � fondre. Plus important encore, la
solvabilit� des nations non-productrices de p�trole, aux yeux des
fournisseurs de brut, ne tardera pas � disparaitre.
Je doute qu�un pays producteur
de p�trole risque ses r�serves s�il venait � douter de la capacit� d�un
acheteur � obtenir des dollars. Peut-�tre que certains fournisseurs se
laisseraient tenter par le yuan.
Mais viendrait un jour o� ils
demanderaient � recevoir leurs paiements de mani�re plus fiable. C�est l�
qu�entreraient en jeu les r�serves d�or nationales.
Les r�serves d�or d�une nation
sont g�n�ralement d�pos�es dans un coffre non-allou� apr�s de la R�serve
F�d�rale, de la Banque d�Angleterre ou de la Banque de France.
Il serait judicieux pour les
fournisseurs de p�trole de demander � ce que cet or soit mis � gage contre
leur p�trole. Les r�serves d�or deviendraient alors vitales pour la
continuit� de l�offre en p�trole et seraient utilis�es comme nantissement
contre des pr�ts en dollars ou en yuans, eux-m�mes utilis�s pour acheter du
p�trole.
Il serait donc bon de penser �
augmenter les r�serves d�or nationales !
Qu�en serait-il du prix de
l�or ?
La stabilit� du monde se
trouverait mise en danger par une guerre et ses r�percussions, et
l�incertitude deviendrait reine. Le monde se trouverait secou� plus violemment
encore que durant la seconde guerre mondiale. Et l�or deviendrait un actif
strat�gique. Il va de leur int�r�t national pour les gouvernements que d�en
accumuler aussit�t que possible.
La production mini�re �tant
peu flexible et limit�e � environ 2800 tonnes de m�tal par an, la seule autre
source d�or est le m�tal vendu sur le march�. Pour persuader ceux qui
poss�dent de l�or de le vendre malgr� des conditions de march� instables, le
prix de l�or devra grimper bien plus haut encore que l�on se l�imagine. Et
malgr� cela, il est probable que les gouvernements n�en ach�tent toujours pas
suffisamment.
Les nations �mergeantes ne seraient alors plus les seules � acheter
de l�or. Le march� deviendrait un d�sordre incontr�lable.
Et aucune nation ne pourrait
se permettre de laisser un tel sc�nario de se d�velopper. Aucune ne
tol�rerait que des acheteurs priv�s et des sp�culateurs influencent le prix
de l�or. Elles voudraient pouvoir se ruer sur le march� et le vider de toutes
les r�serves d�or disponibles. Mais la comp�tition des autres gouvernements serait
bien trop importante.
Comme le Kazakhstan et la
Chine, plus important producteur d�or � l��chelle de la plan�te, le font
d�j�, certains pays pourraient se tourner vers leurs mines locales. Les
productions locales seraient d�tourn�es vers les r�serves nationales. D�autres,
pour le bien de leur s�curit� nationale, se tourneraient vers n�importe
quelle source d�or locale.
Quelles cons�quences cela
pourrait-il avoir sur les march�s internationaux comme celui de Londres ?
Ils se trouveraient ass�ch�s. Et il n�y aurait que tr�s peu de chance de voir
se d�velopper un march� priv� de l�or.
Puisque
l�or appara�trait enfin comme l�actif le plus essentiel de tous, les nations
finiraient par se tourner vers la derni�re source disponible � leurs propres
citoyens !
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