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Pas de langue privilégiée pour s’indigner

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Publié le 17 octobre 2011
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Faudra-t-il attendre le 5éme jour annoncé dans un précédent billet, qui donnait le 3 novembre comme point de départ ? Une sorte de répétition générale a en tout cas eu lieu hier 15 octobre, la suite sera écrite par ceux qui tiennent la plume sur le terrain.


A la manière des manifestations contre la guerre au Vietnam, qui parcouraient la planète dans les années 60, le mouvement des indignés s’est sans attendre donné une stature internationale, à la dimension de la crise dont il dénonce les acteurs et les effets.


Les manifestations de la place Saint-Jean de Latran à Rome, de la Puerta del Sol à Madrid, de Times Square à New York et devant le Parlement à Lisbonne ont prioritairement retenu l’attention, en raison de leur importance numérique. Mais cela serait faire injure aux Canadiens, aux Britanniques, aux Chiliens, aux Grecs et aux Bosniaques, ainsi qu’aux Hollandais, de ne pas signaler leur participation au mouvement. Ainsi qu’à beaucoup d’autres, à Johannesburg, à Mexico, à Bruxelles, à Sydney, à Francfort et à Hong Kong…


Il n’y a pas de langue privilégiée pour s’indigner, pas de lieu qui ne puisse permettre de l’exprimer.


Un manifeste avait auparavant appelé sur Internet à manifester ce même jour, recensant 951 villes où des manifestations étaient prévues, sur le thème « tous ensemble pour un changement mondial » et proclamant « nous ne sommes pas des marchandises ! ». Annonçant : « Unis d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens et aux élites financières qu’ils servent, que c’est à nous, le peuple, de décider de notre avenir ».


Faut-il revenir sur les caractéristiques communes à ces mouvements, par delà leur grande diversité revendiquée ? En rappelant qu’ils se reconnaissent dans un même principe d’auto-organisation et sont initiés par des collectifs sui generis. Qu’ils regroupent large et s’inscrivent dans la durée. Qu’ils témoignent en raison de leurs slogans d’une grande liberté de ton, associant les références à la détresse de beaucoup à un rejet du monde politique, non sans manier une ironie mordante. Avec un art consommé de la formule qui remue la génération des nostalgiques-invétérés-responsables-de-la-crise-actuelle d’un certain printemps.


Que retenir d’autre, dès aujourd’hui, de la journée d’hier ? Le début de l’occupation de la City, devant la cathédrale Saint-Paul, par des centaines de manifestants, qui pourrait devenir un nouveau point de fixation ? La puissante relance du mouvement des Espagnols et des Portugais et la propagation de celui des Américains, l’entrée en jeu des Italiens, que l’on a voulu briser dans l’oeuf ? La déclaration du futur président de la BCE, Mario Draghi, selon laquelle « les jeunes ont raison d’être indignés », alors que pour la première fois ils se faisaient entendre devant le siège de la banque centrale, à Francfort ? Ou bien la présence massive et générale d’un appareil policier ostentatoire, exhibé à des fins dissuasives, ainsi que les charges de Rome, dont l’origine est sujette à interrogation ?


En mettant l’accent sur la non-violence de leur mouvement, et en évitant tout ce qui pourrait donner prétexte à une intervention policière, les indignés font preuve de maturité. Ils opposent celle-ci à la promesse de violence aveugle des Robocops et à la duplicité d’un personnel politique qui craint, non sans raison et comme les sondages américains le montrent, le retentissement de ces actions minoritaires mais exemplaires. Cela avait déjà été le cas en Espagne et pourrait en prendre le chemin dans les autres pays profondément touchés par les conséquences de la crise.


« Nous sommes le peuple, on nous a vendu ! » pouvait-on lire sur une banderole de toile tendue à Times Square parmi les néons agressifs qui encadrent la place. A la veille de l’inauguration d’un Mémorial en hommage à Martin Luther King, la foule à majorité noire scandait à Washington DC « De génération à génération, nous continuons à marcher. Redressez-vous ! Nous sommes les enfants du Dr King ». Les cinq colonnes de manifestants qui se sont rejointes sur la Puerta del Sol, à Madrid, se sont figées dans un « cri muet » avant d’entendre un orchestre interpréter la IXéme de Beethoven. « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des marchés » ont proclamé des pancartes brandies dans les rues de Lisbonne. Les Athéniens quant à eux ont scandé « je ne paie plus », en référence aux nouvelles taxes et au mouvement de désobéissance civile qui s’amorce.



Billet rédigé par François Leclerc





 

 







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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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