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Lors de
la conférence du LBMA à Vienne, qui s’est tenue du 18 au 20 octobre dernier,
le directeur de la banque centrale autrichienne, Peter Mooslechner, a été interviewé
par l’éditrice en chef de Kitco News, Daniele Cambone. Leur entretien est
intéressant, parce que le banquier central autrichien a fait des remarques
exceptionnelles quant au mouvement de rapatriement de leur or par les banques
centrales, ainsi qu’à leur gestion de leur métal dans le climat économique
actuel. Les banquiers centraux ont pour habitude de garder le silence quant à
leurs politiques sur l’or. L’interview de Mooslechner s’inscrit dans cette
tradition, bien qu’il nous y explique par accident ce qui se passe en
coulisses.
De
nombreuses banques centrales du monde sont conscientes du fait que le système
monétaire international se délie du dollar, et que le rôle de l’or sera
(officiellement) bien plus important dans le futur. Les banques centrales
bénéficient d’une transition lente vers un nouveau système, puisqu’un choc
soudain risquerait de faire plonger l’économie, et que plus de temps est
synonyme d’une meilleure préparation. Les banquiers centraux préfèrent les
changements lents et attentifs, et les signes d’un lent développement vers
l’or par les banques centrales peuvent être aperçus au travers de
nombreux continents. En Europe, de plus en plus de pays rapatrient leur métal
depuis le Royaume-Uni (la Banque d’Angleterre) et les Etats-Unis (la Banque
de réserve fédérale de New York). Ils ne rapatrient pas tout leur or, mais
des quantités importantes néanmoins, et pour les cas de l’Allemagne et de
l’Autriche, ce rapatriement est étalé sur plusieurs années. Si tous les pays
d’Europe rapatriaient tout leur métal en même temps, les marchés financiers
seraient pris d’une vague de panique. En Orient, la Russie et la Chine
accumulent de l’or chaque mois en de petites quantités, dans le respect du lent
développement vers l’or. Mais les banquiers centraux asiatiques diffèrent
de leurs confrères occidentaux, parce qu’ils reconnaissent verbalement le
rôle de l’or dans la finance.
Toutes
les banques centrales savent bien évidemment ce que réserve l’avenir. Comment
pourrait-on expliquer autrement le rapatriement de l’or européen et les
achats de l’Asie ?
Les
commentaires candides de banquiers centraux européens quant à leurs
politiques sur l’or sont rares. Le lent développement vers l’or décrit
précédemment est généralement couvert par les excuses des législateurs. Je me
souviens avoir entendu le ministre hollandais des finances, Jeroen
Dijsselbloem, être interrogé à la télévision quant au rapatriement de 123
tonnes d’or depuis la Réserve fédérale de New York en 2014. Question à
laquelle il a répondu, avec un sourire condescendant, que « la décision
avait été prise par la Banque des Pays-Bas dans le cadre du rééquilibrage de
ses actifs », et qu’elle était sans importance. Bien évidemment,
l’opération militaire planifiée et exécutée par Dijsselbloem au cours des
deux années qui ont suivi a été de la plus grande importance financière pour
les Pays-Bas, bien qu’en raison de la sensibilité du sujet, rien de plus n’en
ait été dit.
Le
fait que l’Autriche ait commencé à sécuriser ses réserves d’or en 2009 démontre
que la Banque centrale autrichienne, contrairement à ce qui a été dit, n’a
pas pris sa décision en raison du « risque de concentration »
déterminé par la Cour des auditeurs en 2015. Sa décision a été prise il y a
un certain temps, très probablement suite à l’éruption de la crise économique
globale et de la crise européenne. L’Allemagne et les Pays-Bas l’ont suivie
en 2012.
Notez
que le risque de concentration a également été l’excuse utilisée par les
Pays-Bas. Il semblerait que les banquiers centraux se soient passé le mot.
Joli travail.
En
conclusion, les pays européens rapatrient leur or depuis l’Angleterre et les
Etats-Unis parce que les centres de dépôt étrangers ne sont pas considérés
comme sûrs. L’or est donc rapatrié petit à petit, dans le respect encore une
fois du lent développement vers l’or.
Lisez
l’article intégral ici : http://seekingalpha.com/article/3642166-why-a...old-from-london
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