On continue de revivre les temps forts de la Rencontre Annuelle
d’AuCoffre.com avec ses membres. Cette semaine, le dossier est entièrement
consacré à l’intervention de Charles Sannat, sur les risques et les
perspectives économiques que nous réserve l’année 2014. Pour rappel, la
Rencontre avait eu lieu le 29 novembre dernier, et certains événements
prédits par le Grand Mamamouchi Charles Sannat ont déjà pu se vérifier !
Pour commencer, Charles Sannat dresse un bref état des lieux de la
situation : les économistes jouent aux apprentis sorciers, font « de la
cuisine », en combattant les pressions déflationnistes, ils génèrent des
forces opposées qui créent des déséquilibres majeurs.
Pour illustrer ce grand n’importe quoi, il reprend l’exemple de la banque
centrale italienne dont la valorisation est passée fin 2013 comme par magie
de 150 000€ à 7 milliards d’euros… Dans l’ordre de sa présentation, il fait
un retour sur les prévisions qu’il avait faites en 2013.
A part pour l’immobilier qui s’est extrêmement bien maintenu en 2013 (mais
il ne faut quand même pas perdre de vue que la petite baisse peu
significative de l’immobilier en 2013 peut continuer de se poursuivre et
décrocher), les autres prévisions étaient plutôt juste, nous nous dirigeons
vers une lente « grécification » de la France.
Quid de 2014 ?
2014 découlera en toute logique de ce qui s’est passé en 2013, dans la
continuité, sans rupture particulière. Ce sera comme en 2013 mais en pire
nous dit Charles Sannat, à savoir :
– maintien de la politique d’austérité
– baisse continue des rentrées fiscales
– chômage encore en hausse (avec l’objectif pour Pôle Emploi de radier un
maximum de demandeurs d’emploi), déficit et dette en hausse également
– enfoncement dans la récession
– refonte de l’état providence, on peut même dire que sa mort est en marche :
57% de la dépense de la France est de la dépense publique dans son PIB.
– durcissement des tensions sociales. Elles se sont surtout durcies en fin
d’année 2013, elles sont bien réelles et problématiques, à tel point qu’elles
ont bloqué le gouvernement dans la gestion de sa politique. Elles vont
continuer de monter en 2014.
– et chute continue mais pas brutale de l’immobilier.
En France, ça ne va pas aller en s’améliorant
Pour aller plus loin (sinon ça serait un peu facile), en 2014, le
Gouvernement sera dans l’impossibilité d’augmenter à la fois la fiscalité et
de baisser les dépenses.
A ce sujet, la dégradation de la note de la France par Standard &
Poor’s est justifiée d’après Charles Sannat, c’est la sanction de
l’incapacité de la France à lever les impôts (cf. révolte des bonnets rouges
qui marquait le non consentement à l’impôt).
Cette dégradation va bien sûr fragiliser la France sur les marchés. La
France va continuer de se fracturer, avec une France qui gagne de l’argent et
qui en a marre de payer et une France qui ne gagne pas d’argent et qui vit de
la dépense publique, bref, avec deux France(s) qui se parlent de moins en
moins, l’intérêt de l’une n’est plus l’intérêt de l’autre.
Après son focus sur la France, Charles Sannat élargit son analyse à
l’Europe, entre récession et déflation, et aux autres poids lourds de
l’économie : le Japon, les Etats-Unis, la Chine… Puis il nous prévient sur
les risques financiers et la stratégie patrimoniale qui doit en découler.
– Le risque de configuration de la zone euro plane toujours sur l’Europe
avec des économies hétérogènes et toujours les mêmes contraintes de
compétitivité. Alors doit-on se sauver tout seul ou mourir ensemble ? C’est
toujours le même débat. L’Europe doit-elle niveler ses salaires à ceux de la
Chine pour redevenir compétitive ? C’est-à-dire avec 200€ de salaire par mois
? Aucun pays ne l’acceptera.
– Le Japon, toujours confronté à un problème démographique, est en
faillite, avec 250% de dettes sur son PIB. Irradié, en surimpression
monétaire, avec une croissance anémique… c’est l’échec de la politique
abenomix (du 1er ministre Shinzu Abe).Mais ! Le Japon reste une économie
importante qui peut peser sur la situation mondiale, c’est le 2e détenteur de
bons du trésor américains après la Chine.
– Les Etats-Unis, entre crise budgétaire et récession larvée, sont
toujours au bord du gouffre de l’endettement.
La forte réduction du déficit US est due grâce à la FED et ses 85 milliards
de dollars d’injection chaque mois. Or cet argent ne va pas dans l’économie,
elle ne fait que circuler de banque à banque, il ne peut pas résoudre les
problèmes économiques et sociaux qui en découlent. En outre, les chiffres
sont inquiétants et prouvent l’inefficacité des différents Quantitative
Easing (émissions massives « d’argent gratuit »). Le problème est que l’on ne
peut pas arrêter les QE.
La confrontation avec la Chine pour le leadership mondial est de plus en plus
forte : les Chinois veulent « désaméricaniser » l’économie. Les américains ne
vont pas vouloir perdre leur leadership comme ça.
D’ailleurs pour Charles Sannat, c’est la politique et la géopolitique qui
président à l’économie. « Surveillez de près la géopolitique ! »
conseille-t-il.
Les risques financiers en sous-jacents
– Le risque bancaire n’a pas disparu. La faillite des Etats provoque la
faillite des banques dont les fonds propres sont investis en dettes d’Etat,
d’après les accords de Bâle.
– La chute de l’immobilier devrait s’amplifier en 2014 et toucher les grandes
villes françaises.
– Un krach sur les actions devrait se produire. Le marché est haussier, les
bourses ne poursuivent leur hausse que grâce aux injections de liquidités des
banques centrales et l’argent gratuit.
La bulle est une certitude, les bulles durent toujours plus longtemps que ce
que l’on pense. On connaît l’issue : elle finira par exploser. Un moment
donné, il y aura une inversion, un mouvement baissier, qui se traduira par un
choc, l’arrêt des achats (soit par une panique liée au prochain shutdown, ou
avec les décisions prises en Europe). Pas d’effondrement majeur des actions en
vue, mais un gros retour de volatilité (1er semestre 2014).
– Insécurité fiscale totale, comme en 2013 mais en pire.
Conseils de l’expert pour 2014
– Pensez à la survie de votre patrimoine : quittez tous les actifs financiers
et investissez dans des actifs tangibles : métaux précieux (or, argent) – par
des achats moyennés et lissés – et diamants, complémentaires, terres
agricoles et forêts… La solution ultime : la maison de campagne avec potager,
poulailler et panneaux solaires !
– Migrer une partie du cash vers des banques plus sûres (et familiales) comme
Wormser et Delubac et le maximum vers les actifs tangibles.
– Préparez- vous à un risque majeur d’explosion du système économique.
Probabilité supérieure à 50% dans le monde et 80% en France.
– Diversifiez la localisation de votre patrimoine. Le nouveau paradis fiscal,
ce n’est pas la Suisse, c’est le Portugal. Migrer vers le Portugal pour être
exempté d’impôts sur le revenu. De même il est possible d’acquérir un bien
immo à Madrid ou Barcelone pour moins de 50 000€.
Il existe des possibilités de diversification, comme il est possible de
détenir de l’or en Belgique, en Suisse, hors France et hors Europe.
Dans le prochain dossier consacré à la Rencontre annuelle, nous évoquerons
l’intervention de Jean-François Faure, Président fondateur d’AuCOFFRE.com,
sur les possibilités de sauvegarde et de diversification du patrimoine.
httpv://www.youtube.com/watch?v=zFa3RrIDDFg&feature=youtu.be