L’étau se resserre autour des soupçons – de plus en plus grands – de
manipulation du cours de l’or. Les conséquences d’une éventuelle malversation
pourraient être vastes, selon le Wall Street Journal. Le marché de l’or
papier est “trichogène”, explique Charles Sannat.
C’est pour cette raison que sur Loretlargent.info, nous avons toujours milité
en faveur de l’or physique. Comme dit le dicton, “un tiens vaut mieux que
deux tu l’auras”. La Chine et les banques centrales qui continuent
d’accroître leurs stocks d’or réel l’ont bien compris, contrairement à la
Belgique qui a suivi une toute autre direction, et qui doit maintenant s’en
mordre les doigts. A plus petite échelle, la France souhaite légiférer plus
strictement le rachat d’or afin d’éviter le recel d’or volé.
Manipulation du cours de l’or : le doigt sur un point délicat ?
Dans une information partagée sur le Figaro et sur BFM TV, les
journalistes s’interrogent sur d’éventuelles manipulations des cours de l’or
et de l’argent, après des informations données cette semaine dans le Wall
Street Journal. Selon LeFigaro.fr dans un article du 14 mars, la CFTC
(Commodity Future Trading Commision, le régulateur américain des marchés
dérivés ) se pose des questions “sur la façon dont les prix de l’or et de
l’argent sont fixés à Londres“, évoquant la vulnérabilité de ces cours
face à une manipulation.
Même chose sur le site de BFMTV.com, dans un article paru également
le 14 mars. La dépêche reprend directement les informations du Wall
Street Journal : aucune enquête n’est encore officiellement ouverte, mais “les
conséquences d’une éventuelle malversation pourraient être vastes“.
Se pose donc la question de savoir à qui profiterait cette manipulation.
Mais au-delà des questions soulevées par la CFTC, la rumeur en elle-même
montre l’opacité du marché de l’or papier. Les quantités d’or papier
négociées chaque jour sur les marchés (estimées entre 600 et 800 tonnes)
seraient bien en-deçà de la production d’or réel (2600 tonnes par an selon le très officiel World Gold Council).
Dans le Contrarien
du 15 mars, Charles Sannat évoque justement ces manipulations, et
l’opacité du marché de l’or. Dans son édito, il s’étonne que la CFTC
communique sur ces questions qu’elle se pose, et estime d’ailleurs qu’il
pourrait s’agir “d’une fuite savamment orchestrée”.
Les stocks d’or aspirés par la Chine, et pas seulement la Chine
Dans un article paru le 14 mars sur Atlantico.fr, l’analyste
américain Addison Wiggin évoque les stocks d’or de la Chine, et la volonté de
la puissance économique de faire « main basse » sur les réserves d’or. Pour
l’analyste, les réserves d’or chinoises ont “doublé en seulement trois
ans“. Le projet serait même de les décupler, pour pouvoir transformer le
renminbi, la monnaie d’échange chinoise, en monnaie internationale de
référence.
Cette volonté chinoise d’assurer sa monnaie montre la solide valeur de l’or.
Le retrait des investisseurs est, selon LaTribune.fr, directement compensé par la demande
en or des Banques centrales. A l’image de la Chine, les Banques centrales
cherchent à acheter le maximum de stocks d’or. LaTribune.fr reprend
d’ailleurs, dans son article du 14 mars, une information donnée par le
Conseil mondial de l’or (World Gold Council, WGC) : “elles ont augmenté
leurs stocks de 534,6 tonnes, ce qui représente le plus important volume
annuel acheté par ces institutions depuis 1964.”
La Belgique cherche son or…
En Belgique pourtant, la montagne d’or a fondu. C’est le sujet d’un
dossier paru le 9 mars dans le
quotidien belge Les Echos. La réserve d’or belge, qui comptait 1 300
tonnes dans les années 80 (une réserve importante compte tenu de la taille du
pays) a fondu depuis. Il reste 227 tonnes, essentiellement gardées dans des
Banques centrales étrangères. Entre 1989 et 1999, la Banque nationale de
Belgique aurait ainsi vendu des centaines de tonnes contre des dollars.
Selon les Echos, contrairement à d’autres Banques centrales, la Belgique ne
compte pas rapatrier le reste de son or sur son sol.
… Et l’or des particuliers est concerné aussi
On parle de l’or des pays sur Internet… mais aussi de celui des
particuliers. Dans une information publiée le 15 mars, RMC explique Benoît
Hamon, le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, a demandé “à
plusieurs députés de se plonger sur une législation plus stricte du rachat
d’or en France“.
Une demande qui devrait entrer dans le cadre de la loi sur la consommation,
qui sera présentée mi-avril à l’Assemblée. Et qui concerne directement les
officines de rachat de l’or.
Dans un reportage rediffusé le 14 mars, l’émission Envoyé
Spécial a d’ailleurs évoqué les cours de l’or, mais cette fois en parallèle à
la hausse du nombre de cambriolages. Un reportage qui montre surtout la
nécessité de disposer d’un coffre-fort externalisé.