L'ignorance ou l'incertitude de telle ou telle nature sont des domaines
récents de l'économie politique.
1. "Risque
systémique" et "aléa moral".
"Risque systémique" et "aléa moral" en sont des
conséquences relatives à telle ou telle considération de ces domaines prises
par des économistes.
Par exemple, il y a, en France, le "Conseil de régulation
financière et du risque systémique" :
"Le conseil de régulation financière et du risque systémique (Coréfris) a été créé
par la loi de régulation bancaire et financière du 22 octobre 2010.
Cette instance, composée de représentants de la Banque de France et des
autorités de contrôle du secteur financier, est désormais chargée de
conseiller le ministre chargé de l'économie dans la prévention et la gestion
du risque systémique.
Participant au renforcement de la régulation du secteur financier et des
marchés, ce conseil vise à mieux prévenir les risques et à mieux coordonner
l’action de la France dans les enceintes internationales et
européennes."
Soit dit en passant, longtemps le système monétaire international a été une
entité totale et certaine envisagée par ceux qui en parlaient.
Désormais, un petit bout semble leur échapper : le système est incertain ou,
si on préfère les écouter, le risque est systémique.
Et le conseil doit s'efforcer d'y répondre...
S'agissant de l'aléa
moral, cette notion procède de deux autres grandes notions, l'une de
l'assurance et l'autre de l'inefficacité économique qui curieusement y est
ajouté par des déformateurs:
"According to research by Dembe and Boden,[1] the term dates back to the
17th century and was widely used by English insurance companies by the late
19th century.
Early usage of the term carried negative connotations, implying fraud or
immoral behavior (usually on the part of an insured party).
Dembe and Boden point out, however, that prominent mathematicians studying
decision making in the 18th century used "moral" to mean
"subjective", which may cloud the true ethical significance in the
term.[2]
The concept of moral hazard was the subject of renewed study by economists in
the 1960s and then did not imply immoral behavior or fraud.
Economists would use this term to describe inefficiencies that can occur when
risks are displaced or cannot be fully evaluated, rather than a description
of the ethics or morals of the involved parties."
Ce que certains dénomment "risque systémique" ou "aléa
moral" témoigne ainsi d'une inculture de l'économie politique à défaut
de vouloir parader auprès de certains autres pour y être qualifié de hauts
scientifiques.
2. Innovations et
monnaie.
Indépendamment de l'ignorance ou de l'incertitude dans quoi on peut les
mettre, il faut savoir que risque systémique et aléa moral sont des
conséquences malheureuses tout autant que peuvent l'être certaines
innovations économiques mises à jour.
Et ce qu'on dénomme "monnaie" aujourd'hui est un type d'innovation
exemplaire.
Il n'est pas la cause de l'échange économique que certains veulent bien dire
et s'efforcent de faire connaître, mais il en est une conséquence importante.
Reste, en particulier, la difficulté que soulève la notion de "pouvoir
d'achat" de la monnaie et qui tend à en être le - mauvais - point de
départ pour beaucoup...
3. Législations et autres
réglementations.
A l'opposé, le monde de l'échange économique crève des réglementations
successives que sont arrivés à faire accepter, puis oublier..., à vous et
moi des gouvernements ou législateurs depuis au moins près de trois
siècles.
Ce qu'on dénomme "monnaie réglementée" aujourd'hui, toute honte
bue, n'est que les conséquences voulues par tel ou tel gouvernement national
qui serait bien incapable d'expliquer les bénéfices économiques que leurs
prédécesseurs avaient affirmé apporter hier avec ces choix.
4. Un peu d'histoire monétaire.
Il faut savoir que, jusqu'en 1945, les monnaies réglementées, nationales,
avaient d'abord supporté, chacune, progressivement, le privilège de monopole
d'émission d'une banque (depuis la fin du XVIIè siècle).
Puis cette dernière s'était vue adjoindre l'expression de banque centrale
pour contraindre les autres banques, celles dites "de second rang"
du pays en question.
Et, en 1913, la banque centrale des Etats-Unis d'Amérique, la
"Fed", voyait le jour.
Ensuite, au lendemain des rapports des prétendus experts de la Conférence de Gênes
(1922), une des nombreuses qui allaient voir le jour suite à la fin de la
guerre de 1914-18, a été convenu que, désormais, les substituts de monnaie
bancaires convertibles à taux fixe, à la demande, en monnaie or seraient
échangeables internationalement, soit dit en passant "pour économiser de
l'or".
Mais, en 1933, les éminences du gouvernement des Etats Unis d'Amérique qui
n'avaient pas eu à connaître les difficultés destructrices de la guerre de
1914-18, convinrent de rendre impossible aux citoyens américains l'emploi de
la convertibilité des substituts de monnaie réglementée bancaires en monnaie
or.
En 1934, le dollar des Etats-Unis redevenait convertible en monnaie or, mais
uniquement pour les substituts de monnaie nationale bancaires des
gouvernements, i.e. les "agents officiels".
Le taux de change du dollar était fixé à:
$ 35 = 1 once d'or = 31,1g d'or.
au lieu d'un peu plus de $ 20, fixé depuis mars 1900.
Ces décisions n'ont rien apporté, bien au contraire.
Dans la nouvelle grande guerre de 1939-45, les gouvernements d'un certain
nombre de pays décidèrent qu'il fallait apporter un élément monétaire à ce
qui existait.
Et ce fut en 1944 la création d'un organisme original, le Fonds monétaire international,
qui devait venir en aide aux pays qui connaîtrait des difficultés dans leur équilibre
de balance de paiements internationaux.
Ce point ignoré ou confidentiel mérite attention.
Ce sont les éléments cités depuis la fin XVIIè siècle qui ont conduit à faire
accepter la magie croissante aux gouvernements de l'Occident et dont ils ne
sont jamais sortis.
Sans banque centrale - de privilège de monopole d'émission de billets et de
gestionnaire de dépôts -, le gouvernement de n'importe quel pays n'aurait pas
eu la faculté d'avoir une action quelconque sur la balance de ses paiements
internationaux.
4.A. La banque centrale.
Avec la banque centrale, il s'était donné la faculté d'avoir une action sur
la balance des paiements internationaux où coexistaient biens, titres
financiers et monnaie (dont substituts de monnaie nationale bancaires) et où
la variation de la quantité de monnaie or était une information importante
pour chacun.
Etant donné ce qui précède et avec le XXè siècle, les réglementations
gouvernementales se sont accumulées.
4.B. L'interdiction de la
convertibilité des substituts de monnaie bancaires en monnaie or.
Avec le supplément convenu de la convertibilité des substituts de monnaie
nationale bancaires en monnaie or, façon conférence de Gènes, chaque
gouvernement s'était donné une faculté supplémentaire.
Avec le supplément convenu de l'interdiction faite aux citoyens, il s'était
donné une faculté supplémentaire.
Avec le supplément convenu de la création d'un organisme dit
"international", il s'était donné une faculté supplémentaire pour
autant que l'organisme ne devenait pas prépondérant.
Bref, en 1945, l'une des plus grandes magies mondiales en cours, en
opposition totale avec le communisme à quoi il ne pouvait que s'opposer,
était vue d'un bon oeil par tel ou tel économiste.
D'autres économistes s'y opposaient et annonçaient ce qui allait arriver.
Interviendrait un moment où un gouvernement renoncerait à son engagement.
Et le moment est intervenu en 1971-73 avec le président des Etats-Unis (cf.
ce billet de juillet 2011).
4.C. Le système monétaire
européen.
Malgré le réalisme des économistes qui s'opposaient à toute l'histoire
précédente et qui expliquaient pourquoi étaient nocives (1)
(1) "Toxiques" comme l'avouent aujourd'hui, de façon maligne,
depuis 2000, certains "financiers" (cf. par exemple ce billet de janvier 2010).
les réglementations, les gouvernements de certains pays européens sont
parvenus à s'entendre au lendemain de 1971-73 pour mettre en oeuvre un
système monétaire européen et sont convenus à partir de 1999-2002 de
fusionner leurs monnaies réglementées nationales dans une monnaie réglementée
régionale dénommée "€uro".
Telle est la situation actuelle où se trouve l'€uro quand on oublie de
mentionner ce dernier traité que peu de gens évoquent, à savoir le "mécanisme
européen de stabilité" (octobre 2012) (cf. ce billet de décembre 2012).
5. Un dernier point.
Comme s'y efforcent certains, l'accent mis sur le budget de tel ou tel Etat,
national ou autre, voire sur l'échange économique qu'il est supposé
permettre, n'y changera rien.
Répétons le, le monde crève de ces absurdités économiques manipulées par les
politiques.
Et les réglementations d'où qu'elles viennent pour s'opposer aux innovations
s'accroissent.
Où cela amènera-t-il si rien ne s'y oppose comme c'est le cas pour l'instant
(cf. par exemple ce
texte)?