« Nous
considérons cette vérité comme une évidence – le gouvernement, au sein d’une
société moderne, a certaines obligations envers ses citoyens auxquelles il ne
peut échapper, dont :
(1) Protéger la famille et le domicile familial.
Nous avons
commencé à, et continuerons de, débarrasser notre terre des ravisseurs et des
bandits. Nous continuerons d’avoir recours aux pouvoirs du gouvernement pour
mettre fin aux activités des malfaiteurs qui trompent et exploitent le
peuple.
(2) Etablir une démocratie d’opportunité pour le peuple.
Nous avons accru
les salaires des travailleurs et réduit leurs heures de travail ; nous
avons travaillé à mettre fin au travail pénible de leurs femmes et de leurs
enfants ; nous avons adjoint à la loi de notre pays leur droit de
convention collective et d’auto-organisation libre de l’interférence d’employeurs ;
nous avons établi la machinerie fédérale nécessaire à la résolution pacifique
des conflits de travail.
Nous
continuerons de protéger les travailleurs et leurs droits, à la fois en tant
que salariés et que consommateurs, dans la production et la consommation de
toutes les marchandises.
(3) Aider les victimes de désastre.
Ces obligations,
qui ont été négligées au cours des trois dernières administrations, ont à
nouveau été reconnues par le gouvernement américain. Sous la nouvelle
administration, elles ne seront jamais négligées. »
Plateforme du Parti démocrate, 1936
La « main invisible » n’est une tendance naturelle sur aucun
marché, à moins que nous imaginions un modèle utopique au sein duquel tous
les individus sont capables de pensée rationnelle et se comportent en
samaritains.
La main invisible qui existe sur les marchés non règlementés
se glisse dans les poches de certains pour leur confisquer leur capital au
travers de la fraude, du monopole et d’abus de pouvoir.
L’Histoire nous présente ce fait comme indéniable. La
dynamique qui existe entre les moins scrupuleux et les intérêts publics est
inscrite dans le tissu de notre expérience.
Le gospel du progrès continuel selon lequel ce que nous avons
aujourd’hui est différent et préférable à tout ce que nous avons pu avoir par
le passé n’est qu’une idée fausse, bien que l’établissement actuel, qui est
un amalgame des intérêts monétaires et de la classe professionnelle, ne l’admettrait
jamais. Il souhaite plus que tout que vous restiez terrifié, distrait, confus
et obéissant.
Avant toute autre chose, l’établissement et ses plus ardents
partisans et apologistes ont besoin d’entendre ces mots. Sans quoi ils ne
pourront changer. Et s’ils ne changent pas, ils ne pourront pas éviter aux
conséquences qui finiront par s’abattre sur eux.
Le problème, c’est qu’ils se sont laissé prendre dans un piège
de crédibilité. Ils sont devenus les défenseurs et les facilitateurs de
ce que leur parti a été établi pour combattre et pour abolir – l’abus
systématique des plus vulnérables par les puissants, pour quelque raison que
ce soit, qu’il s’agisse d’une question de race, de classe sociale, d’argent
ou de nationalité.
Mais ils ne souhaitent pas changer, ou même admettre les
problèmes qu’ils ont pu causer, en dépit des excuses qu’ils se construisent
et de leurs appels aux identités et à des missions sacrées.
Ils sont des obstacles à une réforme véritable, parce que le
système actuel de classes et de privilèges, aussi injuste qu’il puisse être,
sert leurs intérêts et les garde, eux et leurs amis, confortables et en sécurité.
C’est là un compromis faustien, qui finira par leur apporter
la ruine.