Depuis les attentats
terroristes qui ont frappé Paris, il semblerait que l’opinion publique ait
tourné en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Pour la
toute première fois, la majorité du public souhaiterait voir le Royaume-Uni
sortir de l’Union européenne, selon un sondage mené par The Independent.
Le
sondage, réalisé par ORB auprès de 2.000 personnes mercredi et jeudi
derniers, au lendemain des attaques terroristes qui ont frappé Paris, peut
être observé comme le reflet des anxiétés que fait surgir la crise des
réfugiés en Union européenne.
52% des
personnes sondées pensent que le Royaume-Uni devrait sortir de l’Union
européenne, et 48% pensent qu’il devrait y rester.
En juin,
juillet et septembre derniers, 55% des sondés ont dit vouloir rester, contre
45% qui ont déclaré vouloir sortir. Le mois dernier, suite au renouveau de
l’intérêt porté par les médias à la crise des réfugiés, l’écart s’est
resserré, avec 47% des sondés en faveur d’une sortie.
Le plus
récent sondage souligne également un important écart générationnel à
l’approche du referendum qui devrait avoir lieu avant la fin 2017. 69% des
18-24 ans veulent rester dans l’Union, et 31% voudraient en sortir. Le support
de l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne décline chez les groupes
les plus âgés, avec seulement 38% des plus de 65 ans.
54% des
personnes qui ont voté conservateur aux élections de mai veulent quitter
l’Union, ainsi que 93% des électeurs d’Ukip. Mais une majorité des
travaillistes, des libéraux-démocrates et des électeurs du SNP et des verts souhaiteraient
rester dans l’Union.
Ces
chiffres ont de quoi inquiéter les partisans de l’Union européenne, qui ont eux-aussi
tendance à admettre que la crise des réfugiés pèse lourd dans la balance.
Beaucoup craignent que la campagne de sortie, largement financée par des
hedge funds opposés aux régulations de l’Europe, dispose d’un budget plus
important que la brigade pro-Union. « Nous aurons moins d’argent, mais
nous dépenserons plus sagement », a décrété un membre du camp pro-Union,
qui a promis de faire preuve de plus de professionnalisme que ses rivaux.
Le
dilemme de Cameron
Pour le
Premier ministre britannique, David Cameron, le travail a été prémâché. Hier,
la chancelière allemande, Angela Merkel, a réaffirmé sa politique de porte-ouverte pour les réfugiés.
Elle a
bien entendu perdu la raison, ce qui devrait bientôt donner la migraine au
reste de l’Europe tout en rendant très difficile pour Cameron de possibles
discussions avec la Chancelière et le Président de la France, François
Hollande.
Hollande
se montre peut-être compatissant sur la question de l’immigration, mais il le
sera bien moins lorsque seront soulevées les questions des frais de
transactions financières et des régulations de Londres.
Les
problèmes gagnent de l’ampleur, et les querelles de voisinage ne feront rien
pour apaiser la situation.
Cameron
prendra-t-il la peine de lancer un référendum ? Si les sondages
continuent de suggérer un penchant pour une sortie de l’Union européenne,
j’en doute fort. A moins qu’il soit politiquement forcé de le faire.