Le prix
de l’or vient d’atteindre un record sur trois semaines. Pour comprendre
pourquoi, nul besoin de regarder plus loin que Pékin.
La Chine
a déjà dévalué sa devise à deux reprises cette semaine, d’abord de 1,9%
lundi, puis de 1,6% supplémentaire mercredi. Les conséquences de ces
dévaluations se sont fait ressentir sur les marchés financiers, alors
qu’analystes et investisseurs cherchaient à comprendre ce qu’elles
signifiaient.
La
décision de Pékin fait suite à la publication de son rapport commercial, qui
a choqué les marchés globaux en montrant qu’au mois de juillet, les
exportations de la Chine ont décliné de 8,9% sur un an. Les chiffres de l’exportation
ont perdu 190 milliards de dollars. Le surplus commercial du pays a baissé de
8% pour passer à 42,3 milliards de dollars. Tout indique un ralentissement de
l’économie chinoise.
D’autres
failles sont aussi visibles, et les producteurs du pays souffrent désormais
de la pression déflationniste. La production décline, et vite.
C’est
une mauvaise nouvelle pour les investisseurs chinois, dont les actifs
libellés en yuans ont été dévalués. Face à cette dévaluation et celles qui
sont encore à venir, vers où se tourneront les investisseurs ?
Les
citoyens chinois ont-ils déjà commencé à accumuler de l’or ? C’est
difficile à dire, mais certains d’entre eux se sont certainement protégés
face aux politiques monétaires de leur gouvernement. L’or a en effet rebondi
jusqu’à atteindre un record de prix sur trois semaines.
En
dévaluant sa devise, la Chine a rendu ses produits moins chers par rapport à
ceux des autres pays exportateurs. Voilà qui aura l’effet de stimuler les
exportations du pays, mais qui forcera les citoyens chinois à payer plus pour
leurs produits importés, ou à réduire leur demande.
Ce n’est
pas là une stratégie complexe ou secrète. Qu’est-ce qui empêche les autres
économies d’exportations de suivre l’exemple de la Chine en dévaluant leur
propre devise pour rester compétitives ?
C’est ce
qu’on appelle une guerre des monnaies. Et bien que ce phénomène puisse
paraître bénéfique sur le papier, il n’est rien de plus qu’une course vers le
fond.
Comment la
Réserve fédérale réagira-t-elle face à tout ça ? Si elle décidait de
faire grimper les taux d’intérêt, la valeur du dollar s’en trouverait accrue,
ce qui le rendrait moins compétitif sur la scène internationale.
Un délai
de la hausse des taux initialement prévue pour septembre serait haussier pour
l’or, puisque les investisseurs chercheraient à placer leur argent sur un
actif stable. Si le marché boursier poursuivait son déclin, l’or pourrait
attirer davantage d’investissements en raison de son statut historique de
valeur refuge.
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