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Cours Or & Argent

États et monnaie : un mauvais ménage?

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Extrait des Archives : publié le 27 janvier 2011
974 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Histoire de l'or




Le livre grand public, État, qu’as-tu fait de notre monnaie?, de Murray Rothbard, économiste de l'école « autrichienne », est enfin disponible en ligne en français.

« Peu de sujets sont plus embrouillés et confus que la monnaie. » C’est ainsi que Murray Rothbard introduit son livre, État, qu’as-tu fait de notre monnaie? Si ce livre est d’actualité, c’est bien à cause de la mauvaise situation des banques et de la finance. Quelles sont les causes de la crise? Pouvait-on la prévoir? Quelles seront les conséquences? Inflation ou déflation? Que doivent faire les États et les banques centrales?

Nous sommes submergés de livres et d’articles qui rivalisent d’explications et de remèdes. Très souvent, les coupables habituels sont pointés du doigt, que ce soit la déréglementation, la cupidité des banques, la concurrence, l’effet de levier, la rémunération des traders, les agences de notation ou l’irrationalité des marchés. Mais pas seulement. On découvre aussi que les grandes entreprises semi-publiques Fannie Mae et Freddie Mac ont encouragé les crédits subprimes, et que de nombreux établissements de crédit, pourtant très réglementés, se sont mis en difficulté. Côté pile, on accuse le marché; côté face, les interventions de l’État.

Cette avalanche d’informations contradictoires ne nous éclaire pas, car elle ne porte que sur des symptômes superficiels. La fréquence des crises nous rappelle que les causes sont plus profondes. Sans remonter à 1929, on se souvient de la stagflation des années 1970, de la crise de 1982, du krach de 1987, de la décennie 1990 au Japon, des crises mexicaine (1994), asiatique (1997), russe (1998), argentine (2001), et de l’éclatement de la bulle internet. Force est de constater que le traitement des symptômes n’a apporté aucune solution satisfaisante.

Il est donc vital de prendre du recul pour comprendre l’origine des crises financières. Le livre de Rothbard répond à cet objectif, grâce à sa présentation pédagogique, concise et accessible, destinée à des lecteurs n’ayant aucune formation en économie.

Qu’est-ce que la monnaie?

La première partie du livre répond à cette question. La leçon que nous devons apprendre est que la monopolisation de la monnaie par l’État n’a rien d’évident.

Rothbard écrit : « le principe de liberté peut-il s’appliquer à la monnaie? Peut-on avoir un marché de la monnaie, de même que pour les autres biens et services? Et à quoi un tel marché ressemblerait-il? […] Contrairement à ce qu’écrivent certains auteurs, la monnaie n’a rien de spécial qui justifie sa réglementation complète par l’État. »

Les monnaies sont des marchandises utilisées pour faciliter les échanges. Celles qui émergent – généralement l’or et l’argent, sous forme de pièces ou de lingots – sont préférées parce que leurs qualités propres répondent particulièrement bien aux besoins des utilisateurs. Les monnaies peuvent être produites par des monnayeurs, c’est-à-dire par des entreprises privées, comme n’importe quelle autre marchandise.

Or nos institutions financières sont presque à l’opposé de la libre entreprise. Certes, nous n’avons pas totalement atteint « la centralisation du crédit entre les mains de l'État, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'État et qui jouira d'un monopole exclusif. » (K. Marx et F. Engels, Le manifeste du Parti communiste, 1848). Mais la monnaie et les banques sont régies par des lois qui n’ont aucun équivalent dans les autres secteurs : monopole, cours légal, réserves fractionnaires, suspension de la convertibilité et banques centrales.

Quelles sont les conséquences des interventions de l’État dans le domaine monétaire?

La deuxième partie est consacrée et répond à cette question. Comme pour n’importe quelle marchandise, le monopole procure un revenu indu à celui qui en bénéficie, et dégrade la qualité de la monnaie. Le cours légal oblige les créanciers à accepter un produit de moins bonne qualité. Les réserves fractionnaires servent à financer les dépenses de l’État sans avoir recours au vote d’un impôt. La suspension de la convertibilité et les banques centrales permettent de laisser libre cours à l’expansion monétaire, tout en évitant que l’édifice ne s’effondre trop rapidement.

Mais l’existence de banques centrales n’est pas pour autant sans conséquences. Ces règles du jeu sont une incitation à l’inflation et à la formation de bulles spéculatives. Elles encouragent la prise de risques inconsidérés. Elles fragilisent l’économie en augmentant le niveau d’endettement public et privé. C’est là que se trouve l’explication de nombreux symptômes que nous déplorons à juste titre dans la crise actuelle.

Histoire monétaire du 20e siècle

La troisième partie du livre illustre la réalité monétaire en s’appuyant sur des exemples historiques. L’épilogue rédigé par le spécialiste de théorie monétaire et Professeur agrégé d’économie à l’Université d’Angers, Guido Hülsmann, traite, quant à lui, de la période de 1973 à 2000.

L’étalon-or a ainsi été suspendu à plusieurs reprises pendant les deux guerres mondiales ou durant la crise des années 1930. Chaque épisode d’expansion monétaire a causé des désordres considérables, auxquels les États ont toujours répondu par des traités internationaux. La coordination internationale, que certains appellent de leurs vœux, n’est donc pas une idée nouvelle. Elle a déjà été tentée à Gênes (1922), à Bretton Woods (1944), lors des accords du Smithsonian (1971), pour la création de l’ECU (1979), les accords du Plaza (1985), et la création de l’euro. Il faut s’interroger sur le sens et l’absence d’efficacité d’une telle démarche.

Quel est le message véritablement unique et original de Rothbard dans État, qu’as-tu fait de notre monnaie? Tout d’abord, il refuse de mettre a priori sous tutelle les acteurs privés sous prétexte que la monnaie serait une activité à part. Ensuite, il affirme que c’est justement le monopole public de la monnaie qui est la source des crises financières récurrentes. Pour éviter leur résurgence, il faut commencer par appliquer à la monnaie et à la banque les règles de droit habituelles dans les autres secteurs : droit de propriété, respect des engagements cont
ractuels.


Pour lire : Etat, qu’as-tu fait de notre monnaie, cliquez ici.



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Stéphane Couvreur est chercheur associé à l'institut économique Molinari et traducteur de l'ouvrage "What has Government Do to Our Money?"
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Nos dirigeants ont depuis toujours délibérément dégradés, avilis les monnaies, pervertis les institutions économico-financières (et ce qui ce comprend comme une évidence : celles politiques ; " naturellement " ?), et ce aux fins diverses et variées d'assouvir leur soif insatiable de pouvoir, d'enrichissement personnel, de plan de carrière, d'affairisme, voire de trafics scandaleux...
En lieu et place de leurs pratiques " indélicates ", les économistes autrichiens souhaitent le remplacement du système monétaire basé sur la monnaie à cours forcé par un système basé sur une monnaie libre, c'est à dire produite grâce au libre jeu de l’offre et de la demande, s’ancrant dans un fondement éthique et économique solide : un nouvel étalon-or, mais non établi par décret gouvernemental.
Les citoyens avisés attendent inlassablement... et protègent leurs durs labeurs, leurs épargnes et actifs divers. Car en outre, cette politique dirigiste et monétariste porte atteinte à leurs libertés fondamentales, sapant chaque jour un peu plus, le fondement de nos précieuses mais fragiles Démocraties. C'est la raison pour laquelle, l'or et l'argent (voire diamants de petites tailles), sont assurément les suprêmes boucliers des populations; ils renforcent les peuples et leur permettront, un jour proche, de recouvrer pleinement leurs libertés " volées ".
Ainsi, nous n'aurons plus à souffrir des coups tordus provenants de nos politicards étatistes, dirigistes et faux-monnayeurs tyranniques. Malheureusement, il nous faut encore prendre nos maux en patience... mais plus pour longtemps. Une crise systémique (fatale ?) longue et douloureuse frappe à nos portes... Nos dirigeants corrompus n'insulterons plus l'avenir davantage. Citoyens responsables, préparons-nous !

_ " Nous faisons de l'argent... : en l'imprimant " Les Banques Centrales ; MàR 24hGold
_ " Achetez une obligation à 100 dollars et encadrez-la, pour expliquer l'inflation à vos enfants en regardant la valeur de l'obligation tendre vers le zéro dans les vingt années suivantes. " Marc Faber
_ " Pas un seul politicien (" faux-monnayeur " ; NdL) n'a perdu une élection en créant de l'inflation. " Richard Nixon
_ " Le FMI déclare que seulement cinq des banques too big to fail (TBTF, trop grosses pour faire faillite) pourraient faire tomber les douze autres pendant la première étape de contagion (2013 probablement ? ; NdL), si la crise de 2008 se répète (et elle se répétera). Ce n’est pas surprenant avec des produits dérivés présentant un effet de levier de 1000 et basés sur un panier d’actifs réclamés par de nombreux investisseurs (rehypotecation). " La Rédaction d'AcheterOR.com 28012013 Source : Wealthcycles.com
_ " ... c’est uniquement en revenant à une monnaie saine, et l’étalon or en est une forme particulière tout à fait acceptable d’un point de vue éthico-économique, que l’on applique le choix libre d’un peuple. " Thorsten Polleit 09022011

Félicitons Murray Rothbard d'avoir écrit ce livre si instructif et constructif.

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Que ce soit les Rois, les P0rinces et pourquoi pas Empereurs en passant par les Républiques y compris celle de Venise, au bout du compte les monnaies s'écroulent parce qu'il y a plus de dépenses que de recettes et que tous les gouvernements, absolument tous, fabriquent de la fausse monnaie trahissant ainsi ceux qui leur font confiance. Il n'y a jamais eu de dérogations à cette règle ...
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Un avantage de la suppression de l'ensemble de monnaies serait la disparition des déficits commerciaux entre l'ensemble des pays.
La fixation du cours des monnaies est généralement plus de type politique que économique, il suffit de regarder la monnaie chinoise et le dollar US pour s'en rendre compte, les uns veulent garder leur monnaie faible pour exporter d'avantage et trouver du travail à leur population les autres veulent garde leur monnaie plus forte qu'elle ne vaut pour acheter des matières premières à un prix raisonnable, quitte à la dévaluer périodiquement pour relancer l'activité interne.
En théorie, le remplacement des monnaies par des " trocs " produits ou services, même à l'échelon mondial, rendrait égaux toutes opérations " d'import-export " (exemple résumé : A " avions " + B " blé "contre Y "motos" + Z " ordinateurs " ), pour réaliser une vente, il faudrait rechercher ce qui peut être acheter au pays " client " et réciproquement.
En permettant de s'abstraire d'une égalité d'échange par un "papier" monnaie à cours fluctuant et valeur fictive ( planche à billet ), on crée les conditions de déficits et d'excédents commerciaux.
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Pas sur que l'objectif soit une balance equilibree. Les Etats Unis se sont developpes a fond au XIX avec une balance commerciale systematiquement deficitaire. Les reves d'autarcie apportent toujours la misere, demandez aux albanais ou aux indiens
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Je pense que vous avez mal interpréter mon commentaire, j'insiste pourtant sur la réciprocité de l'opération, le but n'étant pas le repli, mais l'échange, le développement des deux partenaires ( 2 vendeurs = 2 acheteurs = " import - export " ) dans l' opération d'importation simple ( 1 vendeur = 1 acheteur )
Les États Unis se sont développés a fond au XIX avec une balance commerciale systématiquement déficitaire, oui en payant en monnaie de singe surévaluée les matières premières qui lui manquent et en profitant de la position de quasi monopôle du dollar US sur certaines transactions, même encore maintenant de nombreuses matières premières sont encore payables en dollar ( Pétrole ).
Je précise bien qu'il s'agit d'une théorie et non de mon souhait. Par contre la recherche d'un équilibre ( relatif ) dans les échanges commerciaux reste un objectif de développement mutuel, il n'est pas souhaitable ( pour des raisons économiques, sociétales et écologiques ) que certains pays deviennent les producteurs exclusifs du Monde, l'Afrique et l'Amérique du Sud ont aussi le droit d'améliorer le niveau de vie de leurs habitants.
La preuve que les monnaies ne veulent rien dire, c'est quand on nous parle de salaires à moins de 200,00 euros dans certains pays, il s'agit du résultat d'une conversion monétaire, mais pas d'une réalité de terrain, en France, impossible seulement de se loger avec de tel revenu, chez eux, ils peuvent vivre avec mais avec moins de confort ( conclusion parité monétaire faussée = concurrence faussée ).

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Les monnaies ne valent rien, ce sont les hommes qui devraient avoir de la valeur, hors ... c'est loin d'être vrai dans tous les cas. Si on considère une population d'élus, aujourd'hui, en France, c'est bien le diable si personne ne rencontre pas un de ceux-ci avec une netteté douteuse. Afin de nous prémunir de tout risque de dérive il serait bon qu'à coté de chacun d'eux un certain nombre (10, 20, 50?) de citoyens désignés par tirage au sort parmi les inscrits de la circonscription de l'élu, puissent contrôler ses faits et gestes y compris par vote majoritaire (à bulletins secrets) de mesures coercitives y compris du style garde à vue 48 heures (dans les cas les plus graves graves) . Je vous fiche mon billet (c'est le cas de le dire) que nous aurions à partir de ce moment là une classe politique particulièrement désireuse de bien faire et vous verriez un toilettage des lois on ne peut plus sérieux. La monnaie, bien entendu deviendrait oh! combien! d'une "loyauté" sans égal y compris dans ses réajustements de contre-balancement des effets néfastes de certaines fantaisies issues de pays irresponsables.
Je précise qu'il s'agit d'une mesure transpartisane n'appartenant à aucun courant ni de droite ni de gauche.
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debudelafin - 03/02/2013 à 07:38 GMT
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