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(…)
C’est
un Écossais, John Law, né de manière ironique la
même année où Charles II cessa de rembourser sa dette
(1671), qui tenta la première grande expérience de monnaie
fiduciaire inspirée par ces idées. Vivant en exil en France, il
trouva en la personne de Philippe II le duc d’Orléans
et son Etat au bord de la faillite un partenaire volontaire pour mettre ses
idées en pratique.
Philippe II, duc
d’Orléans, régent de France. Lorsque Louis XIV mourut en
1715, Philippe d’Orléans devant le régent du roi, alors
âgé de cinq ans. Avec John Law, ils provoquèrent le
naufrage économique de la France.
L’idée
de base de John Law était que plus il y a de monnaie en circulation,
plus le pays prospère. On peut trouver ses idées dans un traité
qu’il a publié en 1705, Considérations sur le
numéraire et le commerce.
John
Law, le premier économiste keynésien du monde.
Selon
ses mots, « le commerce national dépend de l’argent. Une
grande quantité [d’argent] emploie davantage de gens
qu’une moindre quantité. Ajouter de l’argent ajoute de la
valeur au pays ».
Avec cette logique, John Law est sans doute devenu le premier
économiste keynésien du monde.
Il devint le contrôleur général des finances et
créa la Banque Générale Privée (baptisée
plus tard la « Banque Royale »), qui utilisait la dette du
gouvernement français comme la majeure partie de ses réserves
et commença à émettre de la monnaie papier «
garantie » par cette dette, avec la promesse que ses billets pouvaient
être convertis en pièces d’or sur demande.
Dans un effort pour rendre la nouvelle monnaie plus acceptable à un
public méfiant, il fut décidé de la rendre acceptable
pour le paiement des taxes (ceci est un concept clef pour faire accepter une
monnaie fiduciaire). S’ensuivit un énorme boom du crédit
et des actifs, surtout après que John Law ait décidé
d’émettre des actions de la compagnie du Mississippi, qui
profitait d’un monopole commercial avec le Nouveau Monde et les Indes
occidentales.
Entre 1719 et 1720, les actions de la compagnie passèrent de 500
à 18 000 livres. Ensuite, de manière
prévisible, la bulle éclata et l’action perdit 97 % de sa
capitalisation boursière dans le fiasco. Des financiers enragés
et nerveux essayèrent de reconvertir leurs billets de banque en
espèces au cours de la crise économique massive qui
s’ensuivit, mais naturellement, la promesse de convertibilité de
la banque centrale ne pouvait être tenue, car celle-ci avait trop
enflé la masse de billets de banque (à la fin, la valeur des
billets avait chuté de 99 %).
Au début, le gouvernement essaya d’endiguer la catastrophe avec
des décrets interdisant la possession privée d’or, mais
finalement, la foule enragée envoya Law en exil et
l’expérience de monnaie fiduciaire pris fin lorsque la Banque Royale
ferma ses portes pour toujours.
Ci-dessus :
1720 : Les investisseurs de la compagnie du Mississippi, l’arnaque de
John Law, veulent récupérer leur argent
La
crise qui suivit l’effondrement de la Mississippi Company
grippa toute l’Europe : l’éloquent maître du
désastre fiduciaire avait séduit les investisseurs de tout le
continent, et nombre d’entre eux se retrouvèrent soudainement
sans le sou. La confiance dans les autres compagnies européennes
s’éroda également, et un grand nombre d’entre elles
firent faillite.
A suivre…
Mish
GlobalEconomicAnalysis.blogspot.com
ish's
Global Economic Trend Analysis
Réflexions sur de débat de
l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur
l’or, l’argent, les monnaies, les taux
d’intérêts et les politiques monétaires affectant
les marchés mondiaux.
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