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Cours Or & Argent

Ils veulent du pain? Qu'on leur donne des taxes !

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Publié le 25 septembre 2011
700 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Les députés de l’Assemblée nationale ont adopté la semaine dernière la mesure sur les plus-values immobilières, première du « plan de rigueur » visant à réduire le déficit public à un moment où les nuages s’amoncellent sur la Zone euro. La majorité a réussi à obtenir du gouvernement qu'il lâche un peu de lest sur ce nouveau point sensible. Le principe retenu était celui du « 1/11 » : pour un milliards d’euros de baisse de dépenses publiques, onze milliards d’euros d’augmentation d’impôts, avec notamment une taxe sur les boissons sucrées.

Jusqu'à présent, les plus-values issues de la vente d’une résidence secondaire ou d'un investissement locatif bénéficiaient d'un abattement de 10 % par an qui s'appliquait après cinq ans de détention, soit une exonération totale au bout de quinze ans.

Cette mesure permettait à l'État de bénéficier d'une rentrée d'argent assurée et il semblerait que celui-ci ait voulu prolonger les réjouissances : dans le cadre du plan d'austérité présenté le 24 août, le gouvernement avait décidé de supprimer tout abattement, et ce dès le lendemain du vote.

Nul besoin d'être médisant pour constater qu'il peut donc agir très rapidement quand il s'agit de « réformer » une mesure fiscale qui lui rapporte beaucoup : la plus-value, inflation déduite, aurait alors été taxée à 32,5 %, quelle que soit la durée de détention. Le rapporteur UMP du Budget Gilles Carrez (auteur de la loi éponyme relative à la surface privative) ainsi que de nombreux députés ont tout de suite réagi en qualifiant le projet d'« inacceptable ».

Le gouvernement a préféré trouver un compromis qui a été adopté à l'Assemblée mardi 6 septembre. Les abattements sont rétablis, avec une grille moins généreuse qu'auparavant : 2 % entre la sixième et quinzième année de détention, 3 % entre la seizième et la vingt-cinquième, 10 % au-delà de la vingt-cinquième. Cela aboutira à un abattement de moitié au bout de vingt-cinq ans et à une exonération totale au bout de trente ans, soit une taxation deux fois plus importante qu'auparavant. Les Français pourront encore « profiter » pendant quelques mois des abattements de 10 %, le nouveau système ne s'appliquant qu'aux actes de vente définitifs signés à partir du 1er février 2012.

Valérie Pécresse, ministre du Budget,  estime que cet arrangement devrait faire « perdre » à  l’État 180 millions d'euros en 2011 et 195 millions en 2012 (sans expliquer pourquoi le montant du seul mois de janvier 2012 excède celui des quatre derniers mois de 2011 ensemble), ce qui revient à oublier que l'absence de recettes n'est pas une perte. Afin de pallier ce que Bercy considère comme un « manque à gagner », donc, les députés ont adopté la semaine dernière la proposition de mettre fin au régime du bénéfice mondial consolidé, qui permet de déduire des bénéfices les pertes enregistrées par les filiales étran­gères, une niche fiscale dont bénéficient des entreprises comme Total ou Vivendi.

Autre source de financement : la mesure sur la quote-part sur les plus-values de cession de filiale (aboutissant à une exonération de la plus-value à 90 % au lieu de 95 %) est avancée au 1er janvier 2012. Enfin, tel qu’annoncé par François Fillon, un des articles du projet de loi limite les reports en arrière et en avant de déficit. Dès 2011, le report sur les bénéfices antérieurs ne pourra se faire que sur un an (au lieu de trois). Le report du déficit sur les bénéfices des années suivantes sera plafonné (à 60 % du bénéfice au-delà de 1 million d'euros).

Le gouvernement a dû renoncer à relever la TVA sur les parcs à thème. Pour compenser le « manque à gagner » de 90 millions par an, Bercy et les députés ont proposé de taxer à 2 % les chambres des hôtels quatre et cinq étoiles. Une mesure sans aucun doute un peu démagogique dans une optique de plan de communication axé sur la taxation des « riches ». Un moyen aussi de faire passer la pilule et d'éclipser un peu le débat sur le plan d'aide à la Grèce, qui revient à faire contribuer de force tous les Français, qu'ils aillent ou pas dormir au Ritz après leur journée à Disneyland.

 

 

 

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Roman Bernard, 28 ans, est rédacteur en chef du Cri du Contribuable. Il est également investi dans plusieurs associations libérales
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Bon article...Bravo !!!
Gens du voyage ou voyage sans retour ?
Un maire qui menace de se suicider pour protester contre les installations sauvages de nomades sur sa commune : a priori, la nouvelle pourrait prêter à sourire, tant la réaction semble disproportionnée. Cet été, d’autres maires moins extravagants, ou peut-être simplement moins désespérés, ont manifesté leur ras-le-bol en fermant leurs mairies ou en démissionnant. D’autres encore, plus médiatisés, comme Christian Estrosi à Nice, ont joué les grandes gueules et les gros bras, mais rouler les mécaniques n’a pas plus réglé le problème des occupations illégales de terrains par les « gens du voyage ».
Depuis près de 25 ans qu’il est maire de son petit village du Cher, Paul Renaudat a eu plus d’une occasion de constater son impuissance. Entre « rave parties » et déferlements réguliers de nomades, sa commune a eu son lot d’infortune, et chaque fois la même situation conflictuelle : le maire subit sans moyens d’agir, et se retrouve en porte-à-faux entre la population du village qui lui reproche son laxisme et le tient responsable des atteintes à sa tranquillité, et ces visiteurs qui lui imposent leurs conditions de séjour, laissant parfois derrière eux dégradations et charges impayées.
Les lois successives organisant, depuis plus de vingt ans, les conditions d’accueil dans les communes de plus de 5.000 habitants n’ont manifestement pas changé grand-chose aux habitudes des nomades, qui continuent à s’installer où bon leur semble. Le coût des aires d’accueil s’avère parfois exorbitant pour la collectivité (10 millions d’euros devraient ainsi être dépensés pour 60 malheureuses places à Paris, soit plus de 160.000 euros la place), et toujours, la vache à lait sédentaire est invitée à payer sans meugler.
La réaction de Paul Renaudat, toute absurde qu’elle peut paraître au premier abord, révèle d’abord l’absurdité, voire l’indécence des positions défendues par les législateurs qui, ayant oublié depuis longtemps la notion d’intérêt général, s’entêtent à ne plus défendre que des intérêts très particuliers de minorités au détriment du plus grand nombre des Français. Si la question n’est évidemment pas, ici, de contraindre les nomades à la sédentarisation, peut-on s’interroger sur l’obligation qui est faite à la
collectivité d’assumer le coût de leur mode de vie ?
boulevard-voltaire-gens-du-voyage
Dernier commentaire publié pour cet article
Bon article...Bravo !!! Lire la suite
Narc92 - 26/09/2011 à 20:11 GMT
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