J’aimerais que vous, investisseurs, soyez bien
conscients de ceci : la crise Européenne devrait s’aggraver au cours de
ces prochains mois.
De nombreux investisseurs et analystes
pensent que la crise est terminée, parce que le S&P 500, qui atteint
aujourd’hui des records à la hausse, leur laisse penser que tout va bien.
Mais ils se trompent.
La seule chose qui a préservé
l’Europe en 2012 est la crédibilité des hommes politiques de la région et du
président de la BCE Mario Draghi. Notez que rien de
fondamental n’a changé pour le système financier de l’Europe : le PIB de
l’Union Européenne est à nouveau en phase de récession, et le taux de chômage
atteint de nouveaux records.
La seule raison pour laquelle
certains auraient pu penser que la situation
s’améliorait est l’importance de l’intervention gouvernementale. Pour
l’espace, cette intervention impliquait l’utilisation de 90% des fonds de la
sécurité sociale pour acheter des obligations Espagnoles et en faire chuter
les rendements.
Lorsqu’un système financier
tout entier tient debout grâce à la simple crédibilité de sa classe
politique, les scandales autour de sa corruption suffisent à le faire
imploser.
MADRID, Espagne : le Parti Populaire au
pouvoir s’est à nouveau trouvé mêlé à des affaires de corruption après que
les autorités Suisses aient indiqué aux services judiciaires Espagnols que
l’ancien trésorier du parti a récemment amassé 22 millions d’euros sur des
comptes Suisses.
Le
trésorier en question, Luis Barcenas, a démissionné
en 2009 après qu’une enquête ait été lancée – qui est aujourd’hui toujours en
cours – au sujet de paiements illégaux impliquant d’autres membres du parti
conservateur.
Il
n’en est pas moins que ces révélations ont entraîné une multiplication du
nombre d’enquêtes pour corruption en Espagne. Le premier ministre Espagnol
Mariano Rajoy a jusqu’à présent gardé le silence.
Bien que près de 300 politiciens Espagnols de tout bord politique aient
jusqu’alors été poursuivis pour corruption, seuls très peu d’entre eux ont
été condamnés.
Source: NY Times
L’extrait ci-dessus met en
lumière deux points dont nous devrions tous être conscients :
1) Les hommes politiques Européens sont si
corrompus que leurs confrères Américains paraissent presque innocents en
comparaison.
2) Les enquêtes pour corruption prennent
aujourd’hui une ampleur telle que les riches et les puissants pourraient
réellement risquer des retombées sérieuses.
Notez au passage que l’ancien
trésorier Luis Barcenas fait l’objet d’une enquête
depuis bien avant 2009. Le fait que l’affaire de son compte en banque Suisse
soit tout juste exposée au grand jour devrait vous donner une idée de l’état
de corruption du système Européen (quatre années devraient être largement
suffisante pour mener une telle enquête).
Le fait que cette information
soit rendue publique aujourd’hui nous indique aussi que les choses vont si
mal en Espagne que les têtes vont commencer à tomber. Comme je l’ai déjà dit,
la corruption ne peut fonctionner que jusqu’à ce que ses conséquences
deviennent plus importantes que ses bénéfices. L’article ci-dessus nous
indique que nous avons finalement atteint ce point en Espagne. Il a fallu
attendre cinq ans pour que cela se produise (la crise an commencé en 2008),
mais l’heure est venue pour les hommes politiques de payer pour leurs
actions.
Cette affaire ne sera selon
moi pas la dernière à faire surface en Europe, et la multiplication des
enquêtes finira par transformer grandement la classe politique et les marchés
financiers.
Voici ce qu’indique un peu
plus bas le même article du NY Times :
Mercredi dernier, dans le
cadre d’une enquête sur la propriété immobilière, le président du
gouvernement régional Madrilène, Ignacio Gonzalez, a indiqué que lui et sa
femme ont acheté une villa dans le village de vacances de Marbella pour une
somme de 770.000 euros. Monsieur Gonzalez, qui vit d’un salaire d’environ
4800 euros par mois, nie tout lien entre son acquisition immobilière et
l’enquête lancée récemment par un juge local.
Un président de parti régional
gagnant moins de 60.000 euros par an s’est donc acheté une maison de vacances
de plus d’un demi-million d’euros dans un pays où le chômage des jeunes est
supérieur à 50%, où certains salariés ne sont plus payés depuis plus de six
mois et où les pharmacies n’ont plus de médicaments puisqu’elles sont encore
dans l’attente d’un paiement de 500 millions d’euros promis par le
gouvernement.
C’est la politique, et non
l’économie, qui dirige l’Europe. Le système bancaire Européen tout entier a
été sauvé de l’effondrement l’été dernier par la promesse de Mario Draghi et d’autres hommes politiques Européens de faire
tout en leur possible pour mettre fin à la crise.
Depuis lors, l’état économique
de l’Europe s’est aggravé. Le taux de chômage a atteint de nouveaux records
et la vaste majorité des membres de l’Union Européenne est à nouveau entrée
en phase de récession. C’est la crédibilité des hommes politiques Européens,
et non une augmentation de la situation, qui a fait que les choses ont pu
tenir debout.
Alors que les scandales se
multiplient, il devient de plus en plus difficile pour la classe politique
Européenne de convaincre les marchés que tout va pour le mieux.
Il est temps d’ouvrir les
yeux. L’Europe est à terre. C’est terminé.
Les pouvoirs en place perdent
le contrôle du système. Le système bancaire Espagnol s’effondre plus
rapidement que les nations Asiatiques lors de la contagion de la fin des
années 1990. Les obligations Italiennes explosent. L’Allemagne est au bord du
gouffre, et la France voit ses achats immobiliers chuter jusqu’à un niveau
bien en-dessous de celui de 2008.
Et ce n’est que la partie
visible de l’iceberg.
La dette s’est répandue en
Espagne, en Italie et même en France. Ces trois pays sont bien trop
importants pour pouvoir être sauvés.
La partie est finie. Les
défauts vont se multiplier, et l’euro implosera.
Voici à quoi ressemble la
réalité Européenne. Le système tout entier va s'effondrer, tout n’est plus qu’une
question de temps. Et lorsque l’Europe s’effondrera, Lehman
Brothers ne ressemblera plus qu’à une bonne blague.
Les marchés ne l’ont pas
encore réalisé. Le S&P 500 approche de son record historique. Mais à la
fin 2007, les marchés étaient au même niveau. Les actions ont-elles su
déterminer ce qui allait se produire ? Non. Et une fois qu’elles l’ont
compris, les choses se sont dégradées TRES rapidement.
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