Ce que signifie la baisse des stocks d’or dans les entrepôts du Comex
en 2013 …
Première partie d’un article sur le Comex.
« Il y a eu beaucoup de désinformations ces derniers jours autour
des stocks d’or dans les entrepôts du Comex »
Il y a une confusion sur la baisse brutale de la quantité d’or en stock
cette année qui pourrait indiquer une pénurie menaçante du métal pour régler
les contrats des Futures or, et même signaler un défaut des vendeurs
envers les acheteurs.
Mais il n’y a pas de mystère ou de motifs inavoués sur le mode de
fonctionnement du Comex. Dans cet article, mon objectif est d’expliquer
comment fonctionne le Comex de la façon la plus simple possible. Ayant
travaillé dans le marché d’or physique depuis trente ans, j’espère pouvoir
partager une vraie vision de l’intérieur, pour un débat informé.
Le CME Group est le plus grand marché des Futures au monde. Beaucoup de
commodités (l’or étant l’une d’entre elles), sont négociées sur ce marché. Le
marché de l’or (souvent appelé le Comex, son nom avant le rachat par le CME)
est le plus grand marché en volume d’or au monde.
Comment l’or rejoint les réserves du marché des Futures ?
Bien que ce soit un processus long, la réponse est en fait assez simple.
L’or est récupéré des productions minières ou du recyclage de la bijouterie
et autres produits, comme les barres et les pièces, et transporté vers une
raffinerie. Le raffineur produit alors des barres d’or suivant le standard et
les spécifications du marché, dans ce cas ceux du CME Group.
Ces barres d’or appartiennent soit aux raffineurs eux-mêmes, ce qui veut
dire qu’ils ont acheté et possèdent l’or. Ou alors, elles appartiennent aux
clients des raffineurs, qui ont acheté et possèdent l’or à la raffinerie,
louant ses services pour transformer le métal jaune en des barres vendables.
Pour que cette raffinerie livre le métal sur le marché des commodités, il
faut qu’elle soit une marque
enregistrée acceptable, comme entre autres Heraeus, Johnson Matthey
ou Metalor
Technologies.
Une fois les barres d’or produites, le métal doit alors être transporté
vers l’entrepôt par le transporteur
approuvé par le marché comme par exemple Brinks
Inc., Via Mat International ou IBI Armored Inc.
L’or peut bouger entre les entrepôts approuvés par le Comex, comme ceux gérés par
HSBC Bank, Brinks Inc. et Scotia
Mocatta Depository. Mais
tout transport entre ces entrepôts doit être fait en utilisant les mêmes
transporteurs approuvés. L’or ne peut entrer sur le marché en dehors de ce
circuit de raffinage.
Une fois que l’or est déplacé d’un entrepôt approuvé et détenu en dehors
de ce circuit d’intégrité, le CME ne pourra pas garantir la qualité de la
barre. Ce qui veut dire qu’une fois qu’une personne ou un investisseur retire
les barres de l’entrepôt, puis les renvoie sur le marché il devra recommencer
au début. En passant entre les mains des raffineries d’or, cela offre la
garantie du standard et de la qualité du métal livré sur le marché.
(c) CME Group http://www.cmegroup.com/trading/metals/
Donc avec l’or dans l’entrepôt :
Quand l’or est-il considéré comme admissible ou enregistré sur le
marché des commodités ?
Quand les barres acceptables sont achetées depuis un entrepôt approuvé par
le marché, elles deviennent « admissibles » pour le règlement des
contrats Futures or négociés sur le marché. Donc à ce moment, le propriétaire
des barres peut les livrer sur le marché, et les récépissés de l’entrepôt
sont créés. C’est à ce moment que les barres d’or deviennent des réserves
« enregistrées ».
Les réserves d’or admissibles peuvent ou non devenir des réserves
enregistrées. Pourquoi ? Parce que l’entrepôt est toujours un entrepôt
et le propriétaire peut simplement vouloir conserver ses métaux en sécurité,
avant de l’utiliser pour satisfaire la demande ailleurs, pour la fabrication,
ou la demande des investisseurs sur un autre marché, comme en Asie. Cet or
admissible peut appartenir à un investisseur, un raffineur, un gestionnaire
de hedge fund, une banque
ou un producteur. Souvent, ces gens conservent le métal pour leurs clients.
Et il peut bouger n’importe quand, et il est beaucoup plus flexible que les récépissés
des entrepôts qui sont des réserves enregistrées.
Le CME, le marché, n’a pas de contrôle direct ni d’intérêt sur la taille
des stocks admissibles. Les stocks enregistrés sont cependant officiellement
reconnus par le CME pour la bonne livraison sur le marché. Cela signifie que
cet inventaire existe et est gardé de côté pour la livraison contre les
contrats des Futures or. Les négociants qui attendent la livraison, plutôt
que les paiements en espèces, quand leurs contrats sont à régler, prennent livraison
du récépissé de l’entrepôt. Cela ne change pas la qualité des stocks
enregistrés dans l’entrepôt. Ils restent enregistrés, mais le récépissé
change de propriétaire.
Si un acheteur de Futures or veut prendre livraison physique de l’or et
« rompre » le récépissé, c’est possible. Mais cela demande une
procédure qui prend du temps. Une fois rompu, si l’or reste dans le circuit
d’intégrité du marché (dans l’entrepôt approuvé par le marché), alors ces
barres deviennent des réserves admissibles. Mais si les barres d’or sont
retirées de l’entrepôt accrédité par le marché, alors elles ne sont plus
admissibles et ne sont plus suivies du tout.
Nous verrons dans la seconde partie de l’article comment fonctionnent
les récépissés des entrepôts et le mode de fonctionnement du marché des
Futures or.