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Karl Marx fut un
des auteurs les plus influents de l’ère moderne et
contemporaine. Inutile de rappeler pourquoi. En revanche, plus d’un
siècle après, il est toujours intéressant de
réétudier son œuvre. Et plus particulièrement ses
ouvrages moins fameux que le désormais trop célèbre Le Capital.
Nous allons
scruter de plus près L’idéologie
allemande, qu’il a co-écrit avec Frederick Engels et dont le
contenu est beaucoup plus large que le titre n’y paraît. En
effet, l’individu est étudié de manière attentionnée,
notamment dans ses relations avec ses semblables.
L’individu,
disaient les auteurs, était asservi
par le marché mondial et seul la révolution communiste pourrait
mettre fin à cette situation. L’autre grand combat de Marx et
d’Engels concerne la propriété privée. Ils
prônent évidemment l’abolition de cette institution
millénaire.
Il est
extrêmement curieux que les auteurs considèrent que cette abolition
fera sortir l’individu de son asservissement, alors qu’il
s’agit, au contraire, d’un des droits de l’homme les plus
fondamentaux. Malheureusement, cette idée, dangereuse, existe aussi
dans plusieurs courants socialistes et a ainsi fait son chemin. Marx et
Engels estiment que la classe dominante ne dispose pas uniquement d’un
ascendant sur le plan matériel. Elle en dispose également, intellectuellement
parlant. En cela, ils insultent implicitement l’intelligence de la
« classe dominée
En outre, Marx
et Engels exposaient, dans cet ouvrage, leur vision
« internationaliste », espérant fortement une
« contamination » de la révolution communiste.
Ils remettent, ainsi, au goût du jour, leurs antiennes traditionnelles,
comme la lutte des classes. Marx souhaitait mettre fin à une telle
lutte. Sauf que son langage haineux et la pratique montreront que, loin de
l’endiguer, la révolution communiste aura, au contraire,
amplifié ces conflits sociaux.
Concernant le
langage des auteurs, ces derniers n’incitaient, ni plus, ni moins, les
ouvriers anglais à « se débarrasser de leurs chefs
actuels ». Marx et Engels, ayant peu compris les lois de
l’économie, considèrent, en outre, que la plus-value est
la matérialisation d’un travail non-payé. C’est
oublier l’essence même du contrat de travail. Un employeur ne va
entrer en relation contractuelle avec un salarié que dans un but ultime
et légitime : augmenter son profit. Auquel cas, pourquoi
supporterait-il les charges liées au contrat de travail ?
Sur le plan de
la pratique, l’U.R.S.S., symbole du communisme pendant le XXe
siècle, aura vu apparaître
une nouvelle classe dirigeante et n’aura certainement pas établi
l’égalité matérielle entre les hommes.
L’égalité formelle a même été
progressivement sacrifiée.
Marx et Engels
s’intéressent également à l’économie,
et, plus particulièrement, au commerce international, dans leur
ouvrage. Ainsi, ils expliquèrent que la concurrence économique
avait conduit les nations à entrer en guerre, les unes contre les
autres, et à pratiquer des droits de douane. Les auteurs ont une
vision négative de la concurrence qui isolerait les
prolétaires. Pourtant, dans le même temps, ils semblaient
dénoncer le protectionnisme des États, mais, visiblement, parce
qu’il est l’expression la plus ultime de ce mal originel
qu’était le commerce.
Ils auraient dû
beaucoup plus insister sur le fait que la véritable cause des guerres
et du protectionnisme n’était pas le commerce en soi mais
plutôt cette alliance perverse entre l’État et les grandes
entreprises, lesquelles profitent du pouvoir législatif et
réglementaire exorbitant de la puissance publique.
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