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Cours Or & Argent

La loi ALUR : ses effets sur le marché de la location immobilière

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Publié le 22 mai 2014
715 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Le billet précédent avait cherché à comprendre les effets pour le marché immobilier de la nouvelle loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové) dite « loi Duflot ». Cependant, la plupart des discussions relatives à cette loi ne se sont pas concentrées sur les changements dans les transactions immobilières mais sur le marché de la location. Ainsi, ce billet propose d’explorer les conséquences de l’une des mesures-phares de ce texte concernant la location immobilière.


Parmi les principales dispositions de la loi ALUR, l’on retrouve l’encadrement des loyers dans les locations nues ou meublées à usage d’habitation principale (ou à usage mixte professionnel et résidentiel). Plus précisément, cet encadrement concernera uniquement les « zones tendues » (définies pour l’instant comme « agglomérations de plus de 50 000 habitants comportant un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements ») et consistera à fixer des « loyers de référence ». La liste de ces zones sera fixée par un décret, dont la date n’est pas encore fixée même si les professionnels parlent de l’automne 2014. Dans ces zones dites tendues, il incombera au Préfet du département de déterminer chaque année, par arrêté, un « loyer de référence » dont les nouveaux contrats de location devraient tenir compte. En théorie, cette décision préfectorale est censée s’appuyer sur les données d’institutions publiques comme l’OLAP (Observatoire des loyers en agglomération parisienne), qui se limitent pour l’instant à produire des statistiques.


Comme pour toute décision de contrôle des prix, ses conséquences peuvent être facilement anticipées à l’avance. Au mieux, la décision préfectorale proposera un prix égal ou supérieur à celui auquel le bailleur et le locataire auraient consenti de toute manière, et donc la loi Duflot n’aura aucune incidence sur le prix. Au pire, la décision préfectorale fixera un prix inférieur au prix qui aurait pu être établi sur le marché. La gravité des conséquences de cette décision sera proportionnelle au décalage entre le prix fixé arbitrairement et celui du marché.


L’obligation de louer à un prix plus faible que celui souhaité dissuadera davantage les propriétaires de mettre leurs biens en location. En diminuant l’intérêt de mettre un bien immobilier en location, la loi Duflot encourage les propriétaires à trouver des alternatives plus rentables : vendre leur biens (ce qui, toutes choses égales par ailleurs, pourrait diminuer les prix de vente), louer leurs biens illégalement (sans contrat et à des prix plus élevés), ou simplement de les garder vides (pour des imprévus et en attendant des temps meilleurs). L’offre se trouvera ainsi  raréfiée, ce qui déséquilibrera encore davantage le rapport entre les biens disponibles et les demandes de location. De ce fait, la diminution par décret des prix dans une « zone tendue » ne fera qu’augmenter les tensions dans zone respective.


Les conséquences de la loi Duflot ne s’arrêtent en outre pas à la raréfaction de l’offre car dans la tentative de palier ce phénomène inévitable, d’autres mesures coercitives pourraient par la suite être adoptées, comme la réquisition des logements vacants (une idée que l’ex-ministre n’avait pas hésité à proposer dès le début de son mandat). Non seulement la loi Duflot n’a pas vocation à régler le problème de l’accès au logement, mais elle l’aggravera probablement. Sachant que les contrôles des prix (suivis de mesures de réquisition) n’ont jamais résolu un seul problème de rareté mais n’ont souvent fait que l’empirer, on peut se demander comment s’attendre à autre chose en 2014.


Il faut ajouter à cette analyse économique que le Conseil constitutionnel a censuré le seul article qui aurait pu rendre la loi Duflot de facto caduque (et donc limiter ses effets néfastes), car il prévoyait de permettre des prix supérieurs aux « loyers de référence » pour des biens d’« exception ». On comprend facilement la décision du Conseil constitutionnel, puisque la plupart des biens immobiliers sont incomparables (même lorsqu’ils sont situés dans la même rue ou dans le même immeuble) car ils comportent une multitude de caractéristiques, chacune étant potentiellement exceptionnelle. Il aurait suffi d’un seul détail (une petite fenêtre de salle de bains offrant une vue sur un monument) pour contourner la loi.


Malheureusement, c’est précisément l’absence de cette marge de manœuvre qui rend la loi Duflot potentiellement dangereuse. Reste l’espoir que la grille des loyers imposés ne soit pas inférieure aux prix de marché.


 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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Soit le préfet met la barre un peu haut et sauve la mise, soit il la met unpeu bas et le système se grippe.
Dans les faits, encore une loi qui ne sert à rien dans le meilleur des cas, et au pire bloque tout.
Bravo Cécile ! Arrogante, arriviste et grande gueule, grande intello devant l'éternel et au fait des problèmes, tout ce qu'il fallait à la France !
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Soit le préfet met la barre un peu haut et sauve la mise, soit il la met unpeu bas et le système se grippe. Dans les faits, encore une loi qui ne sert à rien dans le meilleur des cas, et au pire bloque tout. Bravo Cécile ! Arrogante, arriviste et grande  Lire la suite
merisier - 22/05/2014 à 09:36 GMT
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