Depuis le niveau très
élevé, si ce n’est pour les temples et pour les plus riches, de 500 grammes
d’or, la limite minimum de dépôt à l’ouverture d’un compte sur l’or est
récemment passée à 30 grammes. Ces comptes sur l’or sont désormais également
verseurs d’intérêts.
Si une banque vous offre
1% d’intérêt et que vous déposez 100 grammes d’or, vous disposez à la fin de
la première année (la durée minimum pour laquelle de l’or peut être déposé)
d’un total de 101 grammes d’or.
La
valeur monétaire de l’or reçu en intérêt n’est pas taxée. Le retrait de l’or
reçu est également exempté d’impôts sur la plus-value.
En d’autres termes, si
vous aviez déposé 100 grammes d’or, d’une valeur de 2.500 roupies par gramme,
vous disposeriez en fin de première année du même or, évalué à 2.600 roupies
par gramme, que vous pouvez retirer sous forme de liquide ou sous forme d’or.
Les 100 roupies supplémentaires par gramme ne font pas l’objet de taxe sur la
plus-value.
Bien que cette exemption
soit une continuation de la politique appliquée précédemment, l’exemption
proposée en matière d’intérêts est nouvelle et pourrait être nécessaire pour
attirer de nouveaux clients.
Les banques sont libres
de choisir le taux d’intérêt le plus approprié à leur compétition et à leurs
déposants. Jusqu’ici tout va bien.
Le tout est de savoir si
les inhibitions qui ont entaché l’ancien programme de dépôt d’or vont
disparaître. La réponse, malheureusement, est non.
Le métal déposé sera
fondu, au plus grand désespoir des clients des banques, notamment des femmes.
Ces exemptions offrent
une opportunité aux personnes affectées par l’impôt sur les revenus de 30%,
puisqu’elles leur permettraient d’accroître les rendements nets de leurs
investissements. Les temples comme ceux de Tirumala Tirupati Dewastanam
(TTD), Shirdi Sai Baba Trust et Mata Vaishneo Devi sont déjà exemptés de l’impôt.
Il n’est pas garanti que
les contrôleurs fiscaux ne décideront pas de contrôler certains dépôts et ne
poseront pas de questions quant à leur source, chose qui a déjà été le cas
précédemment pour certains dépôts sur l’or.
En Inde, l’argent sale
trouve le Salut sur les marchés de l’or et de l’immobilier. De l’or n’est
jamais tombé en cascade des placards de cuisine, des greniers et des coffres
sur une simple promesse d’intérêts.
Les propriétaires de
comptes pourraient se voir demander dès l’ouverture de leur dépôt sous quelle
forme ils désireront plus tard retirer leur métal. C’est un choix qui devrait
être réservé, selon moi, au moment dudit retrait.
L’initiation du
processus de retrait devrait également être libre de problèmes. A l’heure
actuelle, il est nécessaire de se présenter auprès d’un centre d’évaluation agréé.
Un certificat
d’évaluation accompagné de documents légaux permet de passer à l’étape
suivante - à la fonte. Les banques participant au programme ne disposerront
peut-être pas toutes les infrastructures nécessaires. Il aurait été plus
simple de voir les centres d’évaluation servir également de centres de fonte.
Il est toutefois
réconfortant de savoir que la fonte du métal ne prendra pas plus de trois à
quatre heures, puisqu’il fallait auparavant attendre que le métal soit envoyé
à des raffineries en Italie ou encore en France.
Il ne s’agit que de
vieux vin dans une nouvelle bouteille, sauf que la bouteille est désormais de
taille plus acceptable. Il y a cependant peu de chances que même une portion
minuscule des 20.000 tonnes d’or que possèderaient les ménages indiens trouve
son chemin vers la circulation, et que les importations qui pèsent
aujourd’hui si lourd sur le déficit de compte courant de l’Inde ralentissent.
Sous ce programme, 4.000
kilos d’or ont jusqu’à présent été mobilisés, ce qui ne représente qu’une goutte
dans l’océan. Une hausse des intérêts pourrait-elle suffire à motiver les
ménages ?
Les banques sont en eaux
troubles, et souffrent déjà de marges très limitées qui dépendent largement
du prix du métal entre le moment du dépôt et la date de retrait, c’est-à-dire
sur la durée durant laquelle les banques sont autorisées à jouer avec l’or de
leurs clients.