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Cours Or & Argent

L’étalon or limite la création monétaire

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Extrait des Archives : publié le 26 novembre 2012
1306 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Université de l'or

 

 

 

 

Le titre de cet article peut semble intrigant mais il est important pour saisir les subtilités de l’étalon or de comprendre qu’il peut être basé sur des espèces et /ou des lingots. Plus encore, il faut en comprendre le fonctionnement pour réaliser qu’il protège les citoyens d’une création monétaire excessive et donc d’une dépréciation du pouvoir d’achat de la monnaie.


L’étalon or basé sur des espèces consiste à permettre à une communauté dans son, ensemble d’utiliser des  pièces d’or dans leurs échanges. Il s’agit là d’un étalon-marchandise, car la marchandise (l’or dans le cas présent) du fait qu’elle est échangée en permanence contre d’autres biens, atteint le statut de monnaie. Au fur et à mesure que l’acceptation géographique, sociale, et intertemporelle de cette marchandise se généralise, son statut de simple marchandise évolue vers celui de monnaie, c’est-à-dire, un moyen général des échanges.


Le besoin des participants du marché de s’assurer de la pureté et du poids de l’or mène à la frappe de pièces d’or marquées de sceaux reconnus par la communauté. Il s’agit en général des sceaux d’une autorité étatique quelconque au niveau local, régional, ou national.


La variation de la base monétaire[1] dans ce système est a priori fondée sur la production d’or et les exportations et importations d’or dans l’économie. L’inflation monétaire consiste donc en une expansion de la production monétaire et en une hausse des exportations de marchandises et actifs financiers résultant ainsi en une hausse des importations d’or – et vice-versa pour la déflation monétaire.


Dans un étalon or fondé sur des espèces et qui plus est dit « pur », le papier-monnaie n’y a pas de place, car les pièces métalliques constituent la monnaie d’usage. On peut cependant concevoir un étalon or de ce type où des billets convertibles en or circulent également. Ces billets ne constituent alors rien d’autre que des substituts monétaires, des promesses de conversion des billets en métal jaune à un taux fixe.


Lorsqu’il y a circulation de papier-monnaie, il y a néanmoins  un risque de divergence quantitative entre les billets émis et le stock d’or de l’émetteur du papier-monnaie, généralement la banque centrale (BC) d’un pays, surtout lorsqu’il y a plus de billets en circulation que ce que la BC ne détient de réserves. Si le marché juge cette disparité trop importante, alors le taux de convertibilité or/papier s’ajustera, résultant ainsi en une dépréciation du papier par rapport au métal. Si la BC empêche l’ajustement, les billets surévalués seront convertis en or jusqu’à épuisement des réserves centrales et du défaut de convertibilité des billets produits en excès.


Ainsi, dans ce système, il existe un frein naturel à toute expansion du papier-monnaie de la BC. La vitesse de production de papier-monnaie étant beaucoup plus grande que l’ouverture et l’exploitation de nouvelles mines d’or, il est difficile de cacher au public une  grande différence entre les stocks d’or et la quantité de billets convertibles. Ceci permet de protéger  les citoyens d’une inflation provoquée par l’État.


Une variante à ce système  vise justement à donner une plus grande marge à la différence entre  or et billets. Il s’agit de l’étalon or basé sur les « lingots ». Dans ce système, la monnaie utilisée dans les échanges courants  n’est plus constituée des pièces d’or, mais uniquement des billets et des pièces en métal autre que l’or. Ces billets et pièces restent convertibles en or à un taux fixe, mais cette conversion se limite aux lingots et non plus aux  pièces d’or. La BC limite ainsi la convertibilité en or à des montants élevés de billets et pièces, ce qui a pour effet de freiner l’épuisement rapide de ses réserves.


Le système bancaire sous un étalon or (espèce ou lingot) peut difficilement procéder à des expansions des moyens scripturaux[2] en excès par rapport à leurs réserves monétaires en or. Même si la BC se porte garante de la liquidité ultime du système bancaire, sa capacité à garantir cette liquidité dépend intimement de ses propres réserves  en or – des réserves que la BC ne peut pas augmenter à volonté.


Un survol historique indique clairement que la garantie de la BC est limitée dans un système monétaire fondé sur un étalon or. Depuis son instauration officielle en Angleterre en 1816, les banques, parfois la majorité d’entre elles, ont souvent dû faire face à leurs obligations et faire faillite, à savoir que la Banque d’Angleterre n’a pas pu toutes les sauver  en injectant des liquidités suffisantes dans le système. Elle n’avait tout simplement pas assez de réserves d’or pour le faire.[3]


En effet, le système bancaire à réserves fractionnaires a toujours existé, quel que soit le système monétaire mais  il n’a jamais pu, dans un étalon or, créer de la monnaie scripturale au point de menacer la totalité du système monétaire d’un pays.


Il est vrai que lors des épisodes de panique bancaire, plusieurs banques ont parfois dû fermer leurs portes. Cependant, il s’agissait souvent de petites banques dont la portée était limitée sur le marché national. Ces faillites bancaires étaient ainsi souvent limitées au niveau local, et ne représentaient pas une menace au niveau national. Les seuls épisodes critiques sont ceux où les BC elles-mêmes, ou leurs équivalentes de l’époque, étaient à l’origine du processus d’expansion scripturale. À titre d’exemple,  on peut mentionner celui de l’implosion de la Banque d’Amsterdam en 1790 le Schéma Mississipi en France entre 1716 et 1720, l’éclatement de la bulle de South Sea en Angleterre (1720), et la crise européenne de 1873. Ces crises ont certes impacté négativement les pays concernés mais cela n’a duré que pendant 3 ans tout au plus.[4]


Un système bancaire à réserves fractionnaires dont la capacité de création monétaire est ainsi limitée, implique moins des crédits à la production et à la consommation. Or, la nécessité de maintenir suffisamment de réserves d’or en cas de panique et la portée limitée des garanties de la BC représentent deux incitations à une meilleure gestion du risque des banques dans leur politique  de crédits et donc d’expansion scripturale. Ainsi, dans le système d’étalon or, les réserves bancaires d’or descendaient rarement en-dessous de 20% du total des dépôts à vue et notes bancaires émis par les banques – elles pouvaient même  atteindre 90% de ce total.[5] Rien de comparable aux généreuses réserves papiers des banques de l’Eurozone qui se trouvent la plupart du temps autour de 2% du total des dépôts et notes bancaires.


Il est donc clair que l’étalon or neutralise en grande partie la manipulation monétaire étatique ainsi que tous les effets néfastes d’ordre institutionnel qui accompagnent cette intervention. La BC se limite à être une caisse de dépôts et  l’État ne peut pas compter sur une offre « illimitée » de monnaie car la BC est elle-même limitée par ses réserves d’or. Les banques commerciales sont alors moins incitées à procéder à des expansions scripturales faute de liquidités de la BC. Cependant, nous verrons que ce système institutionnel contraignant à l’égard de l’expansion de la sphère étatique sera abandonné en faveur de systèmes monétaires permettant une plus grande manipulation monétaire qui elle-même favorise le croissance de l’État et des banques commerciales.


À suivre…


 

 



[1] Base monétaire = monnaie de base, c’est-à-dire, monnaie non créée par les banques, en circulation dans l’économie.

[2] Moyen scriptural = toute promesse de paiement émise par une banque quel que soit sa forme, par exemple, notes bancaires et dépôts à vue.

[3] Charles P. Kindleberger (1984). A Financial History of Western Europe. London, UK: George Allen & Unwin, pp. 75-94.

[4] Charles P. Kindleberger & Robert Z. Aliber (2005). Manias, Panics, and Crashes: A History of Financial Crises. Hoboken, NJ: Wiley.

[5] Charles P. Kindleberger (1984), A Financial History of Western Europe, London, UK: George Allen & Unwin; Jerry W. Markham (2002), A Financial History of the United States Volumes 1 à 3, Armonk, NY: M.E. Sharpe.

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Gabriel A. Giménez-Roche est professeur et responsable du département économie du Groupe ESC Troyes et maître de conférences à Sciences Po Paris. Son domaine de recherche est l'analyse économique de l'entrepreneuriat et son contexte socio-institutionnel. Il est également chercheur associé de l’Institut économique Molinari.
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limiter l'inflation de la masse monétaire, ou comment se faire n****r qu'à moitié :/
inflation = nécessité vitale liée à un régime basé sur l'élection de représentants (alias aristocratie et non démocratie).
un étalon or ne tient jamais en place tant qu'on reste dans l'illusion de l'élection, c'est *strictement* incompatible.
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En même temps, si tout est basé sur l'étalon-or, l'économie mondiale ne peut augmenter que proportionnellement aux réserves d'or disponibles.... or la doctrine est à la croissance économique, logique pour une population en forte croissance et pour permettre à de plus en plus de gens d'accéder à un certain niveau de vie.
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la croissance du PIB (puisque c'est de ça dont il s'agit) consiste à faire tourner l'économie de plus en plus vite. à faire se mettre en place de plus en plus d'échanges (pour que les états puissent prélever leur TVA). ce n'est pas incompatible avec une masse monétaire fixe, mais avec cette dernière l'illusion de cette croissance ne dure pas longtemps. D'où l'OBLIGATION pour les gouvernements de tricher sur la masse monétaire pour s'octroyer les moyens de ses dépenses.
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limiter l'inflation de la masse monétaire, ou comment se faire n****r qu'à moitié :/ inflation = nécessité vitale liée à un régime basé sur l'élection de représentants (alias aristocratie et non démocratie). un étalon or ne tient jamais en place tant qu'  Lire la suite
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