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Cours Or & Argent

La confiscation de l’or

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Publié le 27 janvier 2015
1046 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Vous savez certainement qu’en 1933, le président Roosevelt a ordonné la confiscation de l’or des citoyens Américains et rendu illégale la possession d’or. Il a offert aux propriétaires de métal environ 20 dollars par once avant de porter le prix de l’or à 35 dollars. Voilà qui semble être un vol pur et simple, et qui pousse les gens à se demander si 1933 pourrait être un précédent, et si le gouvernement pourrait à nouveau ordonner une confiscation d’or dans le futur.

Je ne pense pas que les choses soient si simples.

Observons ce qu’était le système monétaire avant 1933. Les Etats-Unis avaient une banque centrale, mais n’avaient pas le pouvoir illimité et arbitraire que possède aujourd’hui la Fed. L’or occupait une place centrale dans l’économie, et régulait le crédit et les taux d’intérêt.

Il n’existait pas à l’époque ce à quoi nous pensons aujourd’hui comme étant le prix de l’or. Des prêts et autres crédits étaient faits sous forme d’or, et leur remboursement ou rachat se faisait lui aussi en or (même si les gens ne faisaient que rarement une demande de rachat). Le crédit, ce qu’étaient les dollars, s’échangeait à hauteur d’une once contre 20 dollars. A l’époque, le dollar représentait en quelque sorte un poids en or plutôt qu’une monnaie. [1]

Mais que signifie de dire que du crédit est échangeable ? Une manière d’appréhender le rachat de crédit est d’y penser comme à une annulation de dette. Si une dette est payée en or, alors le débiteur n’est plus endetté, et la dette elle-même se trouve annulée. Sous un étalon or, même sujet à la planification centrale comme ce fut le cas jusqu’en 1933, le crédit peut se contracter aussi bien que s’étendre. Ce n’est bien sûr pas ce que le gouvernement souhaitait à l’époque (ou encore aujourd’hui). Observons maintenant le mécanisme de contraction de crédit.

Un dépositaire avec un compte de dépôt à vue peut demander son or à une banque. Si la banque est scrupuleuse en matière d’appariement de durée, alors elle ne possède certainement que de l’or et des Real Bills. Echanger le dépôt ne lui fait donc pas de mal. En revanche, l’un des facteurs clés du boom des années 1920 était le non-appariement de durée (c’est-à-dire emprunter à découvert pour prêter à la vente). Beaucoup de choses peuvent être dîtes de cette pratique, mais pour l’instant, concentrons-nous sur le fait que les banques ont étendu un crédit que les propriétaires de capital, ou dépositaires, ne désiraient pas étendre. Le retrait de l’or des dépositaires a forcé le crédit à se contracter, et cette contraction a posé des problèmes aux banques. Une contraction forcée de crédit [2] est ce que j’appelle une déflation.

Lorsqu’un dépositaire demande son or, il retire de la liquidité bancaire. En 1933, de nombreuses paniques bancaires se sont développées et les banques ont fait défaut, puisqu’elles ne pouvaient plus honorer leurs accords. Le principe de rachat a aussi forcé les banques à vendre des obligations. La vente d’obligations entraîne une chute de leur prix. Puisque le taux d’intérêt est l’opposé du prix de l’obligation, le taux d’intérêt a augmenté.

Quelqu’un, quelque part, s’est donc retrouvé privé de crédit, peut-être même au beau milieu d’un projet de long terme. Nous l’appellerons l’entrepreneur marginal. Cet entrepreneur marginal doit liquider ses actifs. Il doit aussi licencier ses employés, parce que sa base de capital ne lui permet plus de supporter sa force de travail.

Le président Roosevelt avait un conseiller brillant (sinon diabolique) du nom de John Maynard Keynes. Keynes a certainement compris la nature de ce mécanisme comme elle est décrite ci-dessus. Roosevelt présidait une conversion de l’économie depuis les marchés libres vers la planification centrale, les régulations, les taxes, les diktats, les prix minimums, les plafonds de prix, les taxes, les frais et les tarifs douaniers. Les planificateurs centraux observent le marché comme irrationnel, chaotique et autodestructeur. Ils ne voient aucune raison pour laquelle le marché devrait prévaloir. Il est si facile de contrôler les choses, puisque toute chose ‘mérite’ d’être contrôlée.

En 1933, ils voulaient mettre fin aux paniques bancaires et diminuer le taux d’intérêt. L’un de leurs autres objectifs était d’entamer le processus d’altération de la perception qu’avait le public de l’or. L’ordre exécutif 6102 du président Roosevelt  leur a permis d’accomplir ces objectifs (du moins les paniques bancaires, grâce à une pénurie d’or).

Le dollar est aujourd’hui non-échangeable. Il est une obligation de dette de la banque centrale. Lorsque vous payez une dette grâce à une autre forme de dette, vous vous extirpez de cette dette, mais la dette ne disparaît pas. Elle ne fait qu’être transmise à la Fed. Rien ne peut l’annuler. Il n’existe aucun moyen pour la dette d’être payée et de disparaître, et aucun moyen pour le dépositaire de demander le retour de son dépôt sous forme d’or. Il s’agit d’un problème structurel qui sera fatal à notre système monétaire.

Cela signifie également qu’un épargnant ne peut forcer la contraction de crédit ou la hausse du taux d’intérêt. Le taux d’intérêt est placé entre les mains de la banque centrale (ou pas tout à fait, comme je l’explique dans mes articles sur la théorie de l'intérêt et des prix). L’épargnant est privé de ses droits.

Qu’en est-il de la perception qu’a le public de l’or et de l’argent ? Même les avocats de l’or pensent à la valeur de l’or en termes de dollars par once. Sans ceux qui dans les années 1970 et 1980 protégeaient la mémoire de l’or, et pour ses plus récents avocats, et aujourd’hui le Gold Standard Institute, la victoire des planificateurs centraux aurait été totale.

Le gouvernement des Etats-Unis peut-il s’emparer de l’or de ses citoyens comme il l’a fait en 1933 ? Tout est possible. Je ne tente pas d’émettre de prédiction politique. Mais une chose est certaine. S’il venait à confisquer l’or de ses citoyens aujourd’hui, ce ne serait pas pour les mêmes raisons qu’en 1933. Ces raisons ne sont aujourd’hui plus applicables.


[1] Comme je l’explique dans The Unadulterated Gold Standard Part I, le gouvernement a commis de nombreuses erreurs depuis sa fondation jusqu’en 1933, et à chaque fois, le dollar a perdu une portion de son contenu original de 371,25 grains d’argent.


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Keith Weiner est un entrepreneur dans les nouvelles technologies et président du Gold Standard Institute. Il s’est spécialisé dans l’analyse des métaux précieux et travaille à la promotion d’un retour à un véritable étalon or.
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