La blogosphère, dont Zero Hedge, Reuters,
Screwtape Files, Bullion Baron, et Jo
Nova, s’est intéressée récemment à un
article posté par ABC Bullion concernant un lingot d’or
contenant cinq barres de tungstène.
L’article paru sur ABC Bullion
se basait sur un email que MKS/PAMP aurait envoyé à ses
distributeurs afin de leur signaler la découverte d’un faux
lingot d’or par un revendeur de métaux britannique. Lors de la
pesée du lingot, après avoir noté une
légère anomalie en termes de poids, le revendeur s’est
montré suspicieux et a décidé de couper la barre
d’or en deux. Au coeur du lingot
étaient dissimulées cinq barres de tungstène.
Dans
son article sur le sujet, comme à son habitude, Zero
Hedge en fait trop : ‘Cela fait donc deux incidents en deux ans : ces deux cas
sont-ils des cas isolés ? Ou sont-ils l’indication
d’un phénomène similaire à la dévaluation
des métaux précieux
ayant marqué le déclin de l’Empire Romain ? ‘.
D’autres bloggeurs, tels que Felix Salmon de chez Reuters, ne se
sont pas fait attendre pour déclarer que ces barres pourraient
désormais être nombreuses et ‘présenter
un risque réel pour tout investisseur sur le marché de
l’or physique’.
A
en croire notre expérience à l’atelier de frappe
monétaire de Perth, de telles contrefaçons sont très
rares. Au cours de vingt années de service, notre responsable de
raffinerie n’a jamais découvert de lingot contrefait. Si les
investisseurs achètent des pièces et barres d’or
auprès de raffineurs de renom, ils auront très peu de chance de
tomber sur des contrefaçons.
Les
revendeurs les plus réputés savent à quoi ressemblent
les barres d’or provenant des raffineries les plus connues, et il est
très peu probable qu’ils vous vendent des contrefaçons.
Notez bien que le revendeur dont parle l’article de ABC Bullion a suspecté la barre d’or
d’être une fausse et l’a inspectée avant qu’elle ne soit
envoyée vers la raffinerie.
Pour
ce qui est de la fréquence à laquelle de fausses barres
d’or sont découvertes, notez également que le premier
‘incident’ dont parle Zero Hedge dans son article fait référence à
un
évènement datant de janvier 2010. Comme je l’ai
indiqué à l’époque dans mon blog
personnel, la vidéo fournie par Argor Heraeus faisait référence à un
évènement vieux de dix ans. Il n’est donc pas correct de
dire que deux incidents de ce type aient été enregistrés
en deux ans. Comme le disait Argor Heraeus, la contrefaçon de barres d’or est
un phénomène extrêmement rare. C’est
également l’avis de l’atelier de frappe monétaire
de Perth.
Sur
le marché au détail, le turnover de produits en métaux
physiques est très élevé. C’est dû au fait
que les investisseurs tendent à se comporter tel un troupeau, ce qui
signifie que lorsque de nombreux investisseurs vendent, la demande en
métal physique s’amoindrit. Dans une telle situation, les
revendeurs ne conservent pas leur or, du fait des coûts de stockage que
cela représenterait, mais le liquident en le renvoyant vers une
raffinerie, où il est à nouveau fondu.
Sur
le marché professionnel, il existe également une forme de
turnover. Lorsque les réserves d’or des banques centrales sont
stables, les plus gros lingots possédés par les investisseurs
privés constamment souvent de mains. En conséquence, il y a de
grandes chances qu’une barre d’or finisse par être fondue
par un bijoutier, un atelier de frappe monétaire ou un
raffineur ; et donc de grandes chances que les lingots contrefaits
soient découverts.
Ici,
à l’atelier monétaire de Perth, nous fondons toute barre
ou pièce que nous rachetons et qui ne provienne pas de notre propre
atelier. Nous fondons également certaines de nos propres barres ou
pièces si elles s’avèrent être trop anciennes ou
endommagées. Lorsque le turnover est élevé sur le
marché de l’or physique, l’absence de contrefaçons
dans nos réserves prouve qu’elles ne sont que très peu
nombreuses.
Afin
de déterminer si un lingot est une contrefaçon, la
manière la plus simple et la moins dégradante pour le
métal est l’utilisation d’ultrasons. Les méthodes
de type XRF ne pénètrent généralement que
très peu sous la surface d’un lingot, et sont uniquement utiles
pour tester des barres en plaqué or. Sous
ce lien, vous trouverez un descriptif des tests effectués par les
raffineurs, et pour ceux qui s’intéressent aux aspects
techniques de ces tests, voici ce qu’en dit KK&S Instruments:
‘Le Détecteur
de Fissures à Ultrasons 1090 vous permet d’analyser
l’intérieur d’une barre d’or afin de déceler
d’éventuels défauts ou fissures et d’en
déterminer la vélocité, qui diffère selon les
métaux : la vélocité du tungstène est de 5183-5460m/sec,
et celle de l’or est de 3,240m/sec. Par exemple, si vous calibrez
l’outil pour analyser une barre d’or, et qu’il
détecte la présence de tungstène dans le lingot, il
présenterait une vélocité incorrecte du fait de la
vitesse à laquelle les ultrasons traversent le
tungstène’.
GoldMoney a également publié une vidéo présentant les techniques d'ultrasons
que la société utilise afin de vérifier
l’authenticité de ses barres. Il est intéressant de noter
que sur 1377 barres analysées, ‘dix
ont présenté des inexactitudes lors de l’analyse
ultrasons, mais se sont avérées contenir une quantité
d’or correspondant à ce qu’indiquait leur
estampillage’. Ces barres sont des barres professionnelles de 400
onces. C’est ici une preuve supplémentaire que les
contrefaçons ne sont pas chose commune.
Les
investisseurs achetant des barres à des revendeurs de renom de
devraient pas se faire de souci. Pour ceux d’entre vous qui
désirent en savoir plus sur les marques de lingots et de pièces
d’or disponibles, et ce à quoi ils ressemblent, le site internet
http://www.goldbarsworldwide.com/
présente un très bon référencement.
|