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La vraie révolution, c’est la liberté de choix – 1/3 : les privatisations

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Publié le 13 janvier 2015
1010 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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J’ai déjà eu ici le plaisir de vous présenter la micropolitique mise au point par Madsen Pirie. Conseiller de Margaret Thatcher puis de John Major, il peut être considéré comme le penseur de la « révolution conservatrice » britannique.

 

Dans son ouvrage Blueprint for a Revolution[1], paru en 1992, Madsen Pirie présente la stratégie de libération des choix mise en œuvre par le gouvernement britannique. Certes l’ouvrage a aujourd’hui plus de vingt ans. Pourtant, il reste d’une très grande actualité pour un pays comme la France qui semble, à bien des égards, bloqué dans les années 1980.

 

La révolution conservatrice au Royaume-Uni repose, nous explique Madsen Pirie, sur trois piliers : les privatisations, les « marchés internes » et la Charte du citoyen.

 

Les privatisations sont sans doute la mesure la plus connue du thatchérisme. Tout a commencé par la vente partielle de British Petroleum (BP) en 1979. La première vente intégrale fut celle d’Amersham International, société de produits radiochimiques, en février 1982. Et la première grosse opération fut la vente du monopole des télécommunications en 1984. Son succès a encouragé le gouvernement à poursuivre dans cette voie avec la vente de British Gas en 1986. « En dépit de l’opposition des syndicats, écrit Pirie, 98 % des employés ont participé à l’opération ». Puis ce fut au tour de l’industrie électrique, et de l’eau en 1989. Il faut noter, dans ces deux derniers cas, que la privatisation a permis de moderniser des industries fortement capitalistiques qui en avaient grandement besoin, sans l’aide de fonds publics.

 

Madsen Pirie explique qu’il a fallu vaincre de nombreuses résistances, car l’idée de privatisation fait peur et se heurte à l’opposition de tous ceux qui vivent des monopoles publics. Dans un premier temps, l’important était de « gagner le soutien des personnes dont l’opposition pourrait faire dérailler les privatisations ». Pour cela, le gouvernement a choisi de proposer un nouvel avantage, plus intéressant que le précédent, pour « inciter à l’échange ».

 

Par exemple, « les fonctionnaires jusque-là responsables de la gestion d’une entreprise publique, sont invités à siéger au conseil d’administration de la nouvelle entreprise privée. Ce qu’ils auront perdu en termes d’autorité administrative, ils le retrouveront en tant que managers d’une société privée rentable. De plus, ils auront une marge de manœuvre plus large, puisqu’ils sont désormais libres du pouvoir politique. Enfin, il ne faut pas négliger les avantages financiers ».

 

Beaucoup pensent que le passage du public au privé avec les mêmes hommes est presque impossible. En effet, le fonctionnement d’une administration publique pousse les fonctionnaires à augmenter sans cesse leur budget. Dans le privé, au contraire, c’est plutôt la limitation des dépenses qui est récompensée. Madsen Pirie constate que, dans la pratique, « les incitations de l’entreprise privée modifient le comportement des personnes qui y travaillent ». Les hauts fonctionnaires s’adaptent très bien à l’entreprise privée. D’ailleurs, il suffit de voir le nombre de ceux qui « pantouflent » en France pour s’en rendre compte.

 

Plus difficile est de s’assurer du soutien des employés « lambda », car les relations entre les dirigeants et leurs subordonnés sont souvent mauvaises dans le secteur public, et les syndicats sont tout puissants. La privatisation met en cause divers privilèges et menace la sécurité de l’emploi. La solution a donc été de faire des employés des copropriétaires des entreprises en leur proposant des actions à un prix préférentiel. Mais, pour Madsen Pirie, la réussite de l’opération nécessite de traiter avec chaque employé individuellement. Elle ne passe en aucun cas par une négociation collective avec les syndicats.

 

Autre solution pour gagner le soutien des salariés : restructurer l’entreprise avant de la privatiser en proposant, par exemple, des indemnités de retraite anticipée. C’est comme cela que British Airways a pu réduire son effectif de 20 000 personnes. Pour rester sur le cas de la compagnie aérienne, il faut savoir que nombre d’employés devaient bénéficier de retraites indexées sur l’inflation. Un avantage très coûteux qu’il a fallu supprimer en proposant de l’échanger contre un « régime de pensions conventionnel assorti d’un montant compensatoire ».

 

Enfin, dit Madsen Pirie, il convient également d’apaiser les craintes des consommateurs. Ceci fut fait en accordant des avantages concrets, comme des actions.

 

Quelles leçons tirer de cette expérience ? Pirie en retient trois. La première est qu’il convient d’employer des experts pour réussir ces opérations tellement complexes. La deuxième est qu’un prix de vente juste n’existe pas. Personne, en effet, « ne peut connaître la vraie valeur d’une entreprises nationalisée et gérée depuis des décennies sans véritable comptabilité ». Mais, cela n’est pas grave car l’objectif principal n’est pas de gagner de l’argent. Il s’agit plutôt « de créer des entreprises privées viables et de transformer des consommateurs de subventions en contribuables ». Enfin, troisième leçon : il n’y a pas de règles absolues. « Il faut agir au cas par cas. La seule règle est qu’on apprend en agissant plutôt que par des études théoriques ».

 

Pour conclure, remémorons-nous les paroles prononcées par Madsen Pirie lors d’une conférence tenue en novembre 1993 à Paris : « Nous avons découvert qu’il n’est pas possible de réduire le train de vie de l’État en recherchant seulement à y introduire plus d’efficacité. Cela ne marche pas. Vous ne pouvez pas réduire les dépenses publiques à coup de coupes budgétaires, car les électeurs s’opposent à la suppression des avantages ainsi distribués. Enfin, il n’est pas non plus possible de plafonner les budgets des services publics. Tout ce que vous pouvez faire, c’est contrôler l’augmentation des dépenses qui aurait eu lieu en l’absence de limites rigoureuses. Les troubles sociaux qui en résultent font qu’il est difficile de mener à bien l’exercice. De plus, ses résultats seront souvent incertains ».

 

Comme on dit dans ces cas-là : tout ressemblance avec des situations existantes ou ayant existé en France ne serait que pure coïncidence.

 

 

À suivre.

 

 



[1] L’Institut Euro 92 en a proposé, en son temps, une traduction résumée, « Esquisse pour une révolution. Le triptyque britannique », réalisée par Jacob Arfwedson et avec une Introduction d’Henri Lepage.

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