C’est l’U.S. Geological Survey qui le rappelle dans son rapport annuel sur
l’état de la production aurifère mondiale. L’or extrait des mines
du monde entier se retrouve sous différentes formes au nombre desquelles les pièces
et lingots ne représentent, au mieux, que 17%.
Selon l’organisme gouvernemental américain, la très grosse majorité de
métal produit se retrouve dans l’industrie, la joaillerie
étant la plus grande consommatrice avec 66% de la production mondiale,
devant la dentisterie représentant 12% suivie de l’industrie électronique qui
engloutit bon an mal an environ 5% de tout l’or du monde.
9 tonnes d’or perdues par an
L’ennui c’est qu’une bonne partie de cet or est perdu pour
l’investissement, et lorsqu’il est utilisé dans la fabrication de
composants électroniques, il est même simplement perdu, tout court ! En
effet, la faible quantité d’or présent dans chacun de nos appareils électroniques
(smartphones, tablettes, téléviseurs, ordinateurs, objets connectés en tous
genres, mais aussi électronique au sens plus large) rend leur recyclage
particulièrement peu rentable. Le plus souvent, les coûts de
valorisation de ces déchets technologiques dépassent la valeur de ce qu’il
est possible d’en retirer en métaux précieux.
Ainsi, par exemple, alors que des centaines de millions de
téléphones portables sont produits chaque année, contenant chacun
pour environ 0,50 dollars d’or, bien peu repassent par la case recyclage
lorsqu’ils arrivent en fin de vie, laquelle survient désormais environ 2 ans
après leur mise sur le marché. 720 millions de téléphones portables sont donc
purement est simplement jetés et détruits chaque année dans le monde, selon le
cabinet ABI search, soit plus de 9 tonnes d’or qui s’évanouissent
dans la nature !
Trouver des alternatives moins coûteuses en métaux précieux
Alors c’est vrai, l’or des bijoux ne disparaît pas, lui. Mais il reste
assez peu prisé comme réserve de valeur, notamment en raison
des alliages qui composent le plus souvent colliers, bracelets, bagues et
autres boucles d’oreilles. Finalement, seule la fonte des bijoux
permet réellement de redonner à l’or qu’ils contiennent sa liquidité
originale. Quant aux utilisations médicales, qu’il s’agisse de dentisterie
(plombages, couronnes, appareillages orthodontiques) d’oncologie ou encore de
rhumatologie, l’or devient partie intégrante de la personne qui le
« porte »… ou finit évacué d’une manière ou d’une autre.
C’est pourquoi aujourd’hui, de nombreuses recherches sont entreprises pour
remplacer l’or dans tous les process industriels qui, jusqu’ici,
avaient su exploiter ses qualités physico-chimiques impressionnantes. Par
exemple, la céramique est d’ores et déjà en passe de définitivement
supplanter le métal dans ses applications orthodontiques, et même certaines industries
de pointe commencent à se tourner de plus en plus vers des substituts moins
coûteux (comme l’argent ou le palladium notamment), voire des nouveaux
procédés qui leur permettraient de se passer d’or.
Néanmoins, il restera toujours une forte demande de la part des
bijoutiers, mais aussi de l’industrie aéronautique (réflecteurs calorifiques,
pièces inoxydables et même… lubrifiant) ou encore de l’énergie renouvelable
(verres thermo-isolants, composants durables, etc.) qui feront que
l’essentiel de l’or produit chaque année ne contribuera jamais à
l’appréciation du précieux métal en sa qualité d’alternative
d’investissement.