Les organisations médiatiques
financières parlent aujourd’hui toutes du trépas imminent de la politique de
dollar fort du gouvernement américain ; le président entrant, Donald
Trump, ayant décrété lors d’une interview avec le Wall Street Journal que le dollar
est aujourd’hui « trop fort ».
Le titre de l’article du Wall
Street Journal est intitulé Trump Comments Signal Shift in Approach to
U.S. Dollar (Les commentaires de Trump signalent un changement d’approche
envers le dollar) :
http://www.wsj.com/articles/trump-comments-si...pproach-to-u...
Celui du Financial Times est
intitulé Trump Team Shifts Further from Strong-Dollar Policy (L’administration
Trump se détache plus encore de la politique du dollar fort) :
https://www.ft.com/content/50376d50-dcaa-1...7c-be108f1c1dce
CNBC nous explique que Trump
Just Signaled the Death of Clinton-Era Strong-Dollar Policy (Trump vient
de signaler la mort de la politique de dollar fort de l’ère Clinton) :
http://www.cnbc.com/2017/01/17/trump-ju...clinton-era-...
Et Marketwatch nous explique que
Trump Is Waving Adios to the Longstanding 'Strong-Dollar Policy’
(Trump fait ses adieux à l’ancienne politique de dollar fort) :
http://www.marketwatch.com/story/tru...e-longstandi...
Mais, comme à leur habitude, les
organisations médiatiques manquent d’expliquer comment cette politique de
dollar fort a été établie. Cette politique a prévalu en temps de guerre comme
de paix, en temps de modération budgétaire aussi bien qu’en période d’excès.
Qu’a donc fait le gouvernement
américain pour préserver la force du dollar ?
Le GATA pense
depuis longtemps que la politique de dollar fort consiste principalement en
la suppression du prix de l’or, au travers notamment du carry trade de l’or
élaboré par le secrétaire du Trésor de Clinton et ancien directeur de Goldman
Sachs, Robert Rubin : une entreprise qui a permis aux banques de prêter
de l’or à des banques d’investissement à un taux négligeable tout en les encourageant
à vendre ce métal et à investir les fruits de sa vente sur des obligations
américaines rapportant autour de 5%. Les banques d’investissement ont ainsi
pu obtenir un écart sans risque tant qu’elles étaient sûres que, comme le leur
a assuré le gouverneur de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, en juillet
1988, « les banques centrales se tiendraient prêtes à prêter de l’or
dans de plus grandes quantités si son prix venait à grimper ».
https://www.federalreserve.gov/bo...98/19980724.htm
Les prêts d’or ont offert au
gouvernement américain un dollar fort, des obligations gouvernementales à
prix élevé et de faibles taux d’intérêt malgré une explosion de la dette sous
les présidents Bush et Obama. L’inflation a été dissimulée derrière un prix
de l’or supprimé par une offre artificielle et imaginaire.
Si le gouvernement souhaitait
obtenir un dollar plus faible, il lui faudrait simplement réduire les prêts
et swaps d’or et retirer les pieds de sa banque centrale du marché de l’or,
pieds qui ont récemment bien écrasé le métal jaune, compte tenu de l’explosion
des swaps effectués au travers de la Banque des règlements internationaux tout
au long de l’année dernière :
http://www.gata.org/node/17099
Cet assouplissement de la
suppression du prix de l’or pourrait être entrepris sans aucune suspicion de
la part des médias financiers grand public occidentaux, qui sont soit en mort
cérébrale soit aussi dociles que les organisations financières de pays
totalitaires. Ce soir seulement, Marketwatch semble avoir mis le doigt sur ce
qu’était vraiment la politique de dollar fort. Voici ce qu’il nous dit des
années Rubin :
« Le refrain de l’administration
Clinton a rapidement changé après que Rubin a remplacé Lloyd Bentsen. Rubin n’a
plus cessé de répéter qu’un dollar fort allait dans l’intérêt des Etats-Unis.
Certaines interventions qui ont brûlé les doigts des baissiers sur le dollar
ont également aidé. »
« Interventions » ?
Il y a certainement quelque chose à en dire, mais quelle organisation
médiatique grand public oserait le faire ?