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Cours Or & Argent

Comment les banques centrales interviennent sur les marchés ? Partie I

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Extrait des Archives : publié le 21 mai 2014
1067 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

L’ère des banques centrales modernes commence en 1913, avec la création de la Federal Reserve aux États-Unis. Avant cela, les banques centrales, ou plutôt les banques nationales, n’avaient pas les mêmes fonctions que celles que possèdent aujourd’hui les banques dites « centrales ». La Banque d’Angleterre était un consortium constitué des créanciers du roi d’Angleterre pour mieux faire valoir leurs droits face à la couronne. Cette organisation des créanciers a d’ailleurs permis de mieux organiser les levées de fonds pour la couronne en homogénéisant les procédures et en  simplifiant les démarches.


Une autre pionnière, la Banque d’Amsterdam, a été instituée au XVIIème siècle pour mettre de l’ordre sur le marché monétaire hollandais. Ville portuaire importante, au cœur des échanges entre le bassin méditerranéen, la France, les cités hanséatiques et les pays du Nord de l’Europe, Amsterdam recevait un afflux important de pièces d’or, d’argent, de cuivre, ainsi que des lettres d’échange émises par différents marchands, toutes origines confondues. La diversité et le dynamisme du marché d’Amsterdam se traduisaient également par des coûts de transaction élevés.


Cela posait nombre de problèmes. Le premier venait de l’infinité des dénominations monétaires des différentes pièces et lettres d’échange. Elle exigeait beaucoup d’attention de la part des marchands, des banquiers et des différents partenaires à l’échange, lors de la réalisation des transactions et la rédaction des contrats. La fraude constituait un autre problème. Il était assez commun d’altérer le contenu métallique des pièces en le remplaçant par des alliages, en les allégeant ou en négociant des lettres émises sans couverture. Le gouvernement de la ville d’Amsterdam décida alors de créer la Banque d’Amsterdam pour régulariser le marché monétaire. Tout marchand voulant négocier sur la place d’Amsterdam devait déposer ses pièces et lettres à la Banque d’Amsterdam qui leur offrait deux possibilités. Le déposant pouvait soit accepter de recevoir en Florins hollandais, l’équivalent de son dépôt d’origine, moyennant des frais pour la refonte des pièces. Soit, il était tenu d’accepter un certificat de dépôt de la Banque d’Amsterdam, délivré pratiquement sans frais.


Ce monopole monétaire fut bien accepté au départ car les marchands faisaient confiance à la promesse de la banque de tenir des réserves monétaires à 100%. Néanmoins, lorsque les marchands découvrirent que cette promesse n’était pas tenue, la banque perdit la confiance de ses clients et fit faillite en 1790.


La Banque d’Angleterre a su éviter cette erreur au début du XIXème siècle en alliant une promesse de convertibilité de ses billets à un étalon or-lingot. Autrement dit, la banque ne convertissait pas les billets contre des pièces (petites dénominations), mais uniquement contre des lingots. Ceci avait la vertu pour la banque de décourager la plupart de la population de convertir automatiquement ses billets en or, ce qui assura une certaine stabilité au système. En outre, à la même époque, la Banque d’Angleterre va obtenir le cours légal de ses billets sur tout le territoire britannique. Ceci a été possible grâce à l’expansion du réseau d’agences de la Banque d’Angleterre sur l’ensemble du territoire. La banque centrale s’est alors érigée en système bancaire unique, ce qui a beaucoup facilité les transactions en raison de la « plateforme » commune mise à disposition par la banque.


La Banque de France, quant à elle, a été fondée par Napoléon en 1800 sur le modèle britannique. Le résultat fut identique  grâce à une présence forte de la Banque de France sur tout le territoire français. Un système bancaire intégré permettait de réduire les coûts de transaction et donnait aux banques privées la possibilité de bénéficier des avantages d’une chambre de compensation interbancaire unique. Cette compensation interbancaire, présente même aujourd’hui partout dans le monde, leur évitait les transferts de métal à chaque transaction au profit d’une simple compensation des soldes nets de créances entre les banques.


Les banques nationales n’intervenaient que très rarement pour sauver massivement des banques en détresse. Les refinancements qu’elles donnaient à ces banques étaient ponctuels et limités. Les faillites bancaires étaient alors relativement fréquentes et les banques privées étaient livrées à elles-mêmes pour éteindre le feu des crises financières.


Le jeu change en 1913. La Fed est justement créée pour inclure la fonction de « prêteur du dernier ressort », en plus de ses missions principales. Elle a dorénavant la mission de garantir aussi la stabilité du système financier en mettant à la disposition des banques commerciales une offre continue de liquidités.


Un lien est cependant maintenu entre ces banques centrales et les banques nationales dont elles sont issues. Le refinancement bancaire n’est ainsi octroyé qu’aux banques commerciales qui détiennent des lettres et des obligations d’État dans leur bilan. Autrement dit, la banque centrale refinance ceux qui financent l’État.


Les missions de soutien à la croissance et de surveillance de l’inflation émergeront plus tard. Celle-ci nait de l’épisode hyper-inflationniste en Allemagne dans les années 1920. Elle sera étendue dans le monde entier lors de l’épisode de stagflation des années 1970. Aujourd’hui la plupart des banques centrales incluent le contrôle de l’inflation parmi leurs objectifs principaux.


Le rôle de soutien à la croissance surgit officieusement dans les années 1920 aux États-Unis. Il devient officiel  après la Grande dépression et surtout après la Seconde guerre mondiale. Les entrepreneurs ayant besoin de crédits pour financer leur production, il est plus aisé de stimuler l’économie par le biais d’un crédit pas cher et abondant qu’en augmentant les dépenses gouvernementales. La raison est simple. Une simple augmentation de la dépense ne se traduit pas toujours par une épargne plus élevée, surtout si le risque inflationniste menace le pouvoir d’achat à terme. Par conséquent, les entrepreneurs risquent de manquer de capitaux pour financer une expansion de leur production. Les banques centrales sont alors tenues de fournir les banques en liquidités pour que celles-ci puissent ensuite procéder à une expansion du crédit auprès des producteurs et des consommateurs.


S’il est vrai que la centralisation bancaire a pu permettre une meilleure organisation du système bancaire, elle comporte aussi des risques majeurs : celui d’un aléa moral croissant et d’une dépendance mutuelle et dangereuse entre l’État et les banques commerciales. Car il faut bien garder à l’esprit que la mission première d’une banque centrale est d’assurer le refinancement bancaire. Or, nous verrons que cette fonction a évoluée. Non seulement, ce refinancement concerne de plus en plus d’entités, y compris non financières mais en plus il n’a plus besoin de passer par une intervention massive sur le marché monétaire. 


À suivre


 

 

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Gabriel A. Giménez-Roche est professeur et responsable du département économie du Groupe ESC Troyes et maître de conférences à Sciences Po Paris. Son domaine de recherche est l'analyse économique de l'entrepreneuriat et son contexte socio-institutionnel. Il est également chercheur associé de l’Institut économique Molinari.
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