Au cours de ces trois
dernières années, l’or et les actions minières ont subi des attaques sans
précédent orchestrées par des institutions financières désespérées de pouvoir
soutenir le soi-disant succès des politiques de reprise économiques mises en
place par le gouvernement. Bien que les actions minières aient perdu 85% sur
la période, les investissements liés à l’or n’ont jamais été plus intéressants
qu’aujourd’hui.
Si je possède de l’or
aujourd’hui, c’est pour les mêmes raisons que d’autres ont pu le faire il y a
des milliers d’années : l’or est une valeur de réserve parfaite. Il est
portable, divisible, ne perd pas sa valeur, il est rare et virtuellement
indestructible. Il est simplement la meilleure forme de monnaie qui soit.
L’argument qui défend l’investissement
sur l’or n’est que renforcé par des taux d’intérêt négatifs, par la baisse du
niveau de confiance en les devises fiduciaires et par l’insolvabilité des
nations. Les programmes de QE et de taux d’intérêt à zéro pourcent sans
précédent mis en place par la Banque du Japon, la Banque populaire de Chine,
la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale montrent clairement que
les banques centrales ne peuvent pas échapper à la manipulation de leur
marché des obligations, de leurs devises, de leurs actions et de leurs
économies. Janet Yellen a récemment admis que les taux des fonds fédéraux
devront demeurer de zéro pourcent pendant encore sept ans, ce qui ne fait que
confirmer ce qui précède.
Si la Banque du Japon
cessait d’acheter chacune des obligations de son gouvernement, les taux d’intérêt
flamberaient, le marché boursier s’effondrerait et l’économie partirait en
fumée en l’espace de quelques jours. La raison en est que toute nation
présentant un ratio dette/PIB de 250%, ou une dette de plus d’un quadrillion
de yens, et étant en récession perpétuelle, ne devrait jamais profiter d’obligations
sur dix ans à 0,3%.
Pour en revenir à la
récente décision de la Fed de maintenir les taux d’intérêt proches de zéro,
son inaction ne fait que lever le voile sur son omnipotence. Comme le dirait
Clark Kent, il est si facile d’être Superman que redevenir normal peut
parfois être difficile.
Avec 44 trillions de
dollars de dette non-financière, soit 12 trillions de plus qu’il y a dix ans,
les Etats-Unis sont devenus une nation dépendante des taux d’intérêt zéro.
Leur marché des obligations, qui est à la source de la crise financière de
2008, représente aujourd’hui 2 trillions de dollars – 1 trillion de dollars ayant
été ajouté depuis 2009.
Mais les rendements ne
sont pas la seule leçon que nous ayons oubliée depuis la crise de 2008. Selon
CNBC, près des deux-tiers des actions à haut-risque de Ginnie Mae sont émises
par des banques hypothécaires indépendantes appartenant au système bancaire
parallèle. Ces banques indépendantes déploient certaines des machines
financières les plus sophistiquées que l’industrie n’ait jamais vues… Cela
vous semble familier. Avec une note de crédit de 520 et des acomptes de 3,5%,
il est clair que les prêts hypothécaires à risque sont aujourd’hui de retour.
Une hausse des taux
refroidirait davantage le marché de l’immobilier. Selon l’Association
nationale des agents immobiliers, les ventes de maisons d’habitation ont
baissé de 4,8% sur un mois en août pour atteindre un taux annuel ajusté de
5,31 millions. Le taux de propriété, aujourd’hui de 63,4%, est au plus bas
depuis 1967. Une hausse des taux d’intérêt ne forcerait pas les locataires à
devenir propriétaires ; mais ferait baisser le ratio prix/revenus,
aujourd’hui de 4,4, jusqu’à sa moyenne de long terme de 2,6.
Pour en revenir aux
rendements des obligations américaines, il est évident qu’un renversement des
obligations sur dix ans ferait sombrer le Trésor dans la banqueroute. La
raison en est que le taux moyen est de plus de 7%. Si le Trésor se trouvait
obligé de payer pour les 13,2 trillions de dollars de dette souveraine
publique, il lui faudrait dépenser environ 30% des recettes fiscales
fédérales. Imaginez ce qui se passerait si la hausse des taux faisait
décliner l’économie et les revenus à mesure que les déficits exploseraient.
Souvenez-vous que le déficit annuel est passé à 1,5 trillion de dollars
pendant la Grande récession, et que les taux d’intérêt étaient alors en
baisse pour atteindre 2%.
Et puis nous avons les
marchés émergents, sur lesquels les taux d’intérêt américains révèleraient
les instabilités du système économique global. Un total de 9,6 trillions de
dollars de dette américaine appartient à des emprunteurs non-américains.
Quand le dollar grimpe, le coût assumé de ces emprunteurs flambe. La dette des
économies émergentes est désormais de 167% de leur PIB, soit une hausse de 50
point de pourcentage depuis 2007 selon les chiffres publiés par la BRI.
L’économie brésilienne,
qui souffre déjà du ralentissement de l’économie chinoise, a annoncé des
mesures d’austérité pour un total de 17 milliards de dollars, visant à
couvrir son déficit budgétaire, suite au passage de sa note de crédit par
Standard & Poor en-deçà de « qualité d’investissement ».
Pour ce qui est du marché
boursier américain, les taux d’intérêt très faibles ont alimenté 2,5
trillions de dollars de rachats d’actions depuis la fin du mois de mars 2009.
Une hausse des taux mettrait fin à ces rachats par les corporations, qui
alimentent artificiellement le prix des actions.
Et n’oublions pas les
plusieurs centaines de trillions de dollars de produits dérivés liés aux taux
d’intérêt, comme les swaps de défaut de crédit et de taux d’intérêt mis en
place par les institutions, qui auront une fois de plus à compter sur un plan
de sauvetage gouvernemental lorsque les banques deviendront insolvables.
Sept années de taux d’intérêt
à zéro pourcent ont obligé les fonds de pension à prendre des risques afin de
s’assurer de meilleurs rendements, ce qui a fait grimper significativement l’exposition
des portefeuilles au risque, dans une tentative de générer des rendements
annuels moyens de 9%. Le Dow a cependant atteint un record à la baisse sur
deux ans et n’a pas gagné un seul point de base au cours de ces neuf
dernières années. Yellen et sa clique savent certainement qu’une hausse des
taux alimenterait la compétition sur le marché des actions et forcerait l’économie
globale vers la récession. Il n’existera alors plus aucun fonds de pension
solvable, public comme privé, aux Etats-Unis.
La Fed commence à
réaliser qu’elle ne pourra pas échapper facilement à ses politiques de taux d’intérêt.
Elle ne sera pas capable de s’éloigner de la barre de zéro pourcent sans que
la courbe des rendements se renverse et que l’économie américaine, ainsi que
l’économie globale, s’effondrent. Les rendements deviendront négatifs, le
dollar perdra de son pouvoir d’achat, et l’instabilité économique s’intensifiera
– le cocktail parfait d’une hausse du prix de l’or.
A mesure que la crédibilité
des banques centrales est remise en question, les investisseurs se tournent
vers l’or, parce qu’il est le seul actif monétaire à avoir surmonté les
épreuves du temps. C’est la raison pour laquelle il existe une corrélation inversée
directe entre la confiance en les devises fiduciaires et le prix de l’or.
Toutes les devises fiduciaires de l’Histoire ont fini par perdre toute leur
valeur.
Ainsi, si vous possédez
de l’or et des actions minières, sachez que vous appartenez à un groupe
restreint et privilégié. Les investisseurs sur l’or conserveront leur pouvoir
d’achat et leur niveau de vie, alors que ceux qui font confiance aux devises
fiduciaires seront relégué à la classe des plus pauvres.