Lorsque la confiance s’effondre, c’est la monnaie d’un
pays qui chute. Plus personne ne veut du « bolivar » la monnaie
vénézuélienne. Alors dans des tentatives désespérées, les
gouvernements, à chaque fois, tentent, de « forcer » les cours
de leur propre monnaie.
Pourtant, forcer les gens à utiliser une monnaie dans laquelle ils ne croient
pas, ou plus, n’a jamais fonctionné, même en ex-URSS et en dépit des efforts
systématiques et quotidiens du KGB qui était loin d’être une institution «
permissive ».
L'Or vénézuélien, la nouvelle victime du gouvernement de Maduro
L'une des récentes mesures que le président vénézuélien promeut est de
forcer les Vénézuéliens à épargner en achetant des lingots
d'or à la Banque centrale du Venezuela, une mesure pleine d'ombres
propices aux mafias qui fonctionnent dans le pays.
Le Venezuela traverse une crise qui est devenue humanitaire depuis un certain
temps et la réponse du gouvernement de Nicolás Maduro a été que les
Vénézuéliens commencent à économiser en or.
Il y a quelques jours, le gouvernement vénézuélien a autorisé la vente de
lingots d'or à la Banque centrale du Venezuela, une mesure qui ne
convainc pas les experts qui pensent que le gouvernement veut plutôt faire
les poches des citoyens. Maduro cherche à poursuivre la fraude au
détournement de l'or vénézuélien… En effet Maduro, vend des certificats gagés
sur l’or détenu dans le coffre de la banque centrale du Venezuela. Mais
évidemment, personne n’a confiance car c’est de l’or papier, virtuel, fictif.
Et non des lingots et pièces d’Or boursables,
qui eux sont réels, matériels et palpables.
Il est actuellement impossible de prédire la quantité d'or qui existe dans
l'arc minier vénézuélien, où l'on estime qu'il pourrait y avoir environ 8 000
tonnes de métaux précieux équivalent à environ 243 000
millions d'euros, sans tenir compte des autres minéraux que l'on trouve dans
le riche sol vénézuélien comme le cuivre, le diamant, la bauxite, le coltan.
Les gisements occupent jusqu'à 12% du territoire vénézuélien et sont devenus
la dernière échappatoire du régime de Maduro pour pouvoir se financer. Des
mafias criminelles opèrent dans « l'Arco Minero » (l’arc minier), faisant de
la contrebande de métaux précieux et les vendant à
l'étranger, sans que les Vénézuéliens n'en tirent profit.
Des mineurs de métaux se sont installés dans des États comme Bolívar, dans
les villes d'Utapa et de Tumeremo afin d'acquérir les métaux précieux qui
sont généralement vendus dans les pays riches comme Dubaï. Dans le pays des
Caraïbes, il existe une loi qui réserve l'exploration et l'exploitation de
l'or (et d'autres minéraux) à l'État, de sorte que toute activité liée à
l'exploitation minière sans le consentement du gouvernement est punissable
par la loi. Malgré cela, les accusations d'activités illégales avec le
consentement du gouvernement et de l'armée qui ont pris soin de dissimuler
ces cas sont de plus en plus nombreuses. Dans le pays en crise, l’Or physique
attire tout le monde.
Une enquête du journal ABC parle de "syndicats" mafieux composés
de plus de 40 000 personnes. Dans leur rapport, ils parlent à un informateur
de la chaîne de commandement qui détourne l'argent du pays. "Les patrons
ont des laboratoires où l'or est analysé (sa pureté), ils le font fondre dans
des fours et ils font des lingots d'un demi kilo ou d'un kilo.
Ensuite, ils l'emmènent dans des avions privés à Aruba où ils le
certifient et le vendent à l'étranger pour des milliers de dollars ",
dit Miguel Martínez, sous un nom fictif.
L'informateur assure qu'en échange de leur silence, les autorités
impliquées dans les mafias demandent 70% des bénéfices de ce qu'elles
extraient, où chaque lingot peut coûter entre 20.000 et 30.000 dollars.
Des groupes ethniques autochtones ont été déplacés par des groupes
criminels, l'armée vénézuélienne et des groupes de guérilla qui contrôlent la
région pour prendre leur part du gâteau. Peu de politiciens osent dénoncer
cette mainmise des mafias qui vont jusqu’à perpétrer des massacres le plus
connu étant le "massacre de Tumeremo" où 17 mineurs ont été tués en
2016, un crime resté impuni. La crise rabat les populations vers les valeurs
refuge et l’Or en particulier.
L'or est devenu une autre monnaie d'échange appelée
gramme qui est utilisé pour acheter des produits de tous les jours. Les
monnaies papier et virtuels ont perdu leur usage au profit de cette monnaie
d’échange millénaire.
L’effondrement des structures politiques et économiques vénézuélienne,
conduisent les citoyens à se précipiter sur la seule monnaie valable depuis
la nuit des temps… l’or, le métal
jaune, qui reste le seul outil crédible de conservation de
valeur.
L’or, pour tous les acteurs, devient l’ultime recours.
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