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La zone Euro est un échec dangereux !

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Publié le 11 septembre 2018
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Rubrique : Marchés

Alors que l’on fête le triste anniversaire des 10 ans de la faillite de Lehmann Brothers, la crise financière des années 2007 et 2008 a laissé des traces profondes en particulier pour la zone euro puisque cette crise systémique a mis en exergue tous les défauts de conception de la monnaie unique européenne. 

La zone Euro est un échec dangereux !

C’est le titre d’un article du journal Les Echos qui « accuse » la SNCF de faire monter la dette la France. La SNCF et AREVA aussi puisque la recapitalisation du géant de la filière nucléaire française a été considérée comme de la « dette » publique.

Si Bercy s'est engagé sur une baisse de l'endettement de 5 points de PIB d'ici à 2022, c’est plutôt à une explosion de l’endettement de notre pays à laquelle nous assistons, et passé certains seuils critiques, l’endettement appelle l’endettement, la situation financière nationale devenant incontrôlable.

« L'Insee a requalifié ce jeudi SNCF Réseau en administration publique, si bien que sa dette vient gonfler celle de la France. Cette dernière a bondi à 98,5 % fin 2017 et devrait rester proche de ce niveau jusqu'à fin 2019 ».

Eléments d'analyses et de réflexions donc par Jacques Sapir.

« La publication le 5 septembre d’une note du service de recherche de la Banque NATIXIS a relancé le débat sur la zone Euro. Cette étude de NATIXIS parle explicitement de l’échec de la zone Euro (1).

Dans cette étude, les auteurs constatent que la mobilité des capitaux entre les pays de la zone euro a disparu depuis la crise de la zone euro de 2010-2013 et que les échanges commerciaux entre les pays de la zone euro n'ont pas profité autant que ce qu'on pourrait attendre de l'intégration monétaire et économique. Si le second point était largement prévisible depuis la critique des travaux d'Andrew K. Rose, le premier vaut en fait condamnation pour la zone Euro. Nous sommes bien en présence d'un échec profond, un échec dont les conséquences sont désastreuses pour les pays de la zone Euro (2), mais ils ne limitent pas justement à ces pays (3).

Les mensonges de la naissance de l'Euro

Il faut ici rappeler qu'après avoir déguisé l'Euro en une forme de garantie contre les mouvements spéculatifs et les fluctuations, les thuriféraires de l'Euro ont présenté ce dernier comme un avantage pour la croissance en Europe. Les travaux qui furent présentés dans les années 1990 insistaient tous sur les avantages extraordinaires que donnerait la monnaie unique aux pays qui l'utiliseraient. Il s'agissait, bien entendu, de travaux économétriques (4). Pourtant, les résultats en furent rapidement contestés (5). Il est vrai que ces travaux étaient construits sur des bases tant méthodologiques (6) que théoriques (7) extrêmement fragiles. Il est maintenant acquis que les effets de l'Euro sur le commerce interne des pays de l'UEM ont été des plus réduits (8). L'étude publiée par NATIXIS enfonce donc le dernier clou dans le cercueil de cette idée.

Euro pour toute l'UE : une idée "complètement déconnectée des réalités "

De nombreux politiciens ont ainsi prétendu que l'introduction de l'Euro provoquerait, par son seul effet, une hausse de la croissance des pays membres d'environ 1%. Il n'en fut rien (9). En réalité, l'Euro a bien eu un effet sur le commerce intra-zone, mais cet effet a été essentiellement de réarranger les flux entre les pays et de conduire certains pays à se désindustrialiser tandis que d'autres (essentiellement l'Allemagne) profitaient très fortement de l'introduction de l'Euro (10). Tout ceci conduit à mettre en doute la rationalité économique de l'introduction de la monnaie unique. Elle a plutôt joué un rôle d'exacerbation des différences entre les pays membres, ce qui n'est pas surprenant si l'on y réfléchit un peu car les variations de taux de change entre les pays avaient fondamentalement (une fois la composante spéculative de court terme retirée) pour effet de compenser ces différences (11).

L'explosion des écarts de compétitivité

Les causes de cette situation sont connues. Elles furent analysées dans une étude publiée en 2017. Dans l'édition 2017 du External Sector Report (12), le Fond Monétaire International a souligné l'ampleur du problème posé par la divergence des compétitivités dans le cadre de la zone Euro. Il a montré l'importance de ces problèmes pour des pays comme la France, mais aussi l'Italie et l'Espagne. On voit que le problème s'est même aggravé par rapport à l'édition 2016. Ces écarts de taux de change virtuel au sein de la zone Euro sont d'ailleurs régulièrement calculés par le FMI.

L'absence de circulation des capitaux au sein de la zone Euro, qui est bien indiqué dans l'étude de NATIXIS, rend d'autant plus dramatique cet éclatement de la compétitivité au sein de l'Euro, qui conduit à une sous-évaluation de la monnaie de l'Allemagne et à une surévaluation de la monnaie de la France, de l'Italie, de l'Espagne et de la Belgique.

Une réforme de la zone Euro est-elle possible ?

Alors, on dira que tout ceci survient alors que la « zone Euro » est restée fondamentalement incomplète: il n'y a pas eu de budget commun (du moins dans les proportions nécessaires) et pas d'union fiscale ni d'union de transferts. Mais, cette incapacité à réaliser ce que certains (et parfois honnêtement) tenaient pour le « programme global » de l'Euro est le produit de la résistance institutionnelles de plusieurs pays, et au premier lieu de l'Allemagne. Pour cette dernière, il n'a jamais été question d'avoir un budget fédéral et la seule forme de « fédéralisme » qui soit acceptable serait le contrôle par l'Allemagne des budgets des autres pays. Ce pays a toujours refusé de la manière la plus catégorique d'accéder aux diverses demandes d'une « union de transferts », demandes qui pourtant seraient logiques dans la perspective d'une Union européenne de type fédérale. De fait, l'Allemagne s'est servie de l'UE pour faire avancer ses propres intérêts nationaux au détriment des autres pays (13).

L'inachèvement de la « zone Euro » n'est donc pas conjoncturel comme on le prétend mais bien structurel. L'Allemagne a voulu cette situation parce que c'est la seul qui lui convenait. Dès lors, le future de l'Union Economique et Monétaire apparaît des plus sombres. Cette « union » devrait connaître ce qui fut le sort des autres « unions », c'est à dire se dissoudre (14). Mais, ce faisant, elle risque fort d'entraîner avec elle la dissolution de l'Union européenne elle-même.

L'échec de la zone Euro est aujourd'hui évident pour la grande majorité des observateurs ».

 

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