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Cours Or & Argent

Les épargnants portent le blâme

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Delta Global Advisors
Publié le 05 mai 2015
1053 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Article du Jour

Comme c’est aussi le cas dans le monde de la mode, les terminologies économiques vont et viennent. L’un des termes à la mode aujourd’hui est « stagnation séculière ». C’est une expression qui a proposée pour la première fois par l’économiste keynésien Alvin Hansen dans les années 1930. Stagnation séculière est un terme utilisé pour parler des performances économiques lamentables des Etats-Unis – ralentissement de la croissance et taux de participation au marché du travail inférieur à son potentiel.

C’est un terme qui est aujourd’hui redevenu à la mode grâce à des héros contemporains de l’économie keynésienne comme Larry Summers et Paul Krugman, et qui est basé sur la notion selon laquelle une surabondance chronique d’épargne est à l’origine d’une économie fonctionnant en-dessous de son potentiel. La notion selon laquelle le monde serait aujourd’hui pris au piège dans une sorte de stagnation est une idée avec laquelle je puisse tomber d’accord.

En revanche, le raisonnement présenté pour expliquer cette stagnation passe complètement à côté du rôle joué par les banques centrales, et estime que le ralentissement de la croissance et la baisse des taux d’intérêt sont la faute des épargnants. Cette théorie n’est pas seulement philosophiquement et économiquement erronée, elle ignore aussi des faits liés au déclin du taux d’épargne à l’échelle mondiale.

Krugman et Summers ne semblent pas réaliser que lorsque les taux d’intérêts grimpent, les gens ont tendance à épargner plus. De la même manière, lorsque les taux d’intérêt sont bas, ils épargnent moins. Dans les années 1970, quand les taux d’intérêt atteignaient 20%, le taux d’épargne a atteint un record historique de 14,6% aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il est de 5%.

Le Japon, chose qui n’est pas surprenante, est l’enfant-modèle de la stagnation séculière, et a enregistré une chute brutale de son taux d’épargne. Le taux d’épargne du pays, qui s’élevait dans les années 1980 à 20%, a atteint -1,3% en mars 2014. Il n’est pas surprenant que ce taux négatif soit apparu en parallèle à une baisse des rendements des obligations sur 10 ans de 0,3% et à des taux d’intérêt réels négatifs.

En Union européenne, l’épargne a chuté en parallèle à la baisse des taux d’intérêt générée par la BCE. L’épargne des ménages représentait 13,3% en 2009, et est passée à 10,5% au premier trimestre de 2014. La vérité, c’est que malgré le désir de Krugman et de Summers de faire porter le blâme aux épargnants, il n’existe aucune preuve de surabondance de l’épargne à travers le monde. Les Keynésiens ne cherchent jamais à expliquer l’origine de l’hypnose générale qui influence la propension à épargner des ménages.

Une hausse du taux d’épargne n’est visible nulle part. Pour vous dire toute la vérité, 28% des salariés américains ont moins de 1.000 dollars de côté pour leur retraite, selon une récente étude menée par l’Employee Benefit Research Institute et Greenwald and Associates. 57% des consommateurs américains disent disposer de moins de 25.000 dollars d’épargne retraite. L’épargne à laquelle font référence les manipulateurs de marchés n’est rien de plus que le crédit des banques centrales déguisé en épargne. Ce capital d’investissement ne devrait se manifester qu’au travers de la croissance de la productivité et du délai de consommation – et pas au travers de la monnaie fiduciaire des banques centrales.

La véritable cause de la stagnation séculière

Au cours de ces sept dernières années, la Réserve fédérale a imprimé 3,7 trillions de dollars dans l’espoir de relancer la croissance économique. Mais qui a réellement obtenu cet argent ?

Au début de la crise financière, Ben Bernanke ne courait pas au travers des Etats-Unis tel Ed McCann – à toquer aux portes des gens pour vérifier s’ils avaient bien reçu un gros chèque qui leur permettrait de rembourser leur prêt immobilier. Au contraire, la première tranche de monnaie a été dirigée vers les banques afin de leur permettre de demeurer solvables.

Les trois programmes de QE ont porté des actifs à risque sur les bilans des banques, dans l’espoir de les voir accorder des prêts plus stables. Mais à qui les banques étaient-elles supposées prêter ? Les consommateurs étaient déjà excessivement endettés parce qu’ils n’avaient quant à eux pas obtenu de refinancement de la part de la Fed.

Viennent s’ajouter à cette accumulation d’excès de réserve sur le système bancaire une longue liste de nouvelles régulations. La loi Dodd/Frank a encouragé les banques à déposer de l’argent auprès du Trésor. Et l’argent qui restait pouvait être redirigé vers le marché des actions plus facilement que vers le portefeuille des consommateurs. C’est pourquoi des bulles se sont développées sur les actions et les obligations, et c’est aussi la raison pour laquelle l’écart entre riches et pauvres ne cesse de s’accroître.

Mais ironiquement, Krugman et Summers refusent de prendre ces bulles en considération, et les perçoivent comme notre dernier espoir. A vrai dire, Summers a expliqué dans son discours donné devant le FMI, que le monde d’aujourd’hui a besoin des bulles pour atteindre le plein emploi. Le chroniqueur du New York Times, Paul Krugman, a décrété sur son blog que « les bulles sont peut-être nécessaires au rééquilibrage de l’insuffisance de la demande, du taux de chômage et du ralentissement de la croissance ».

Plutôt que de permettre à l’économie de fonctionner au travers d’un désendettement douloureux mais de court terme qui pourrait le débarrasser des mal-investissements et de paver la voie vers une croissance durable, messieurs Summers et Krugman préfèrent soutenir l’économie au travers d’une série infinie de cycles économiques responsables de la disparition de la classe moyenne. Il semblerait que les Keynésiens qui dominent les politiques globales et les banques centrales aient perdu confiance en le rebond potentiel des économies. Ils ont adopté une économie de contrôle fondée sur le crédit et les taux d’intérêt de banques centrales corrompues.

La vérité, c’est que l’épargne et l’investissement réels ne génèrent pas de stagnation séculière, mais sont les fondations mêmes de la productivité et de la croissance. La stagnation séculière dont souffre aujourd’hui le monde développé a été apportée par la monétisation de la dette des banques centrales, qui a généré des bulles, une saturation de dette et la désolation de la classe moyenne. L’économie souffre de l’état de stagnation des cervelles de ceux qui contrôlent les gouvernements et les banques. C’est cette forme même de stagnation séculière qui mettra bientôt à genou l’économie globale.

 

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